Eh oui, nous sommes toujours dans Minuit chicanes ; l’heure est arrivée.
« Tout le monde s’y est mis. On est partis chercher je ne sais quoi de doux et de sucré ; et on n’a rien trouvé qu’un peu de travail et de mépris. On a fait les foins dans les Alpes, les vendanges en Bourgogne, mais on a surtout fabriqué des armes ». Et pour cause…
Dans son récent livre La bataille d’Occident, Eric Vuillard, raconte la première guerre mondiale. Alors, forcément, il y est notamment question d’automobile, de taxis de la Marne… « Les femmes répondant à l’appel de Renault et de Billancourt, s’embaucheront et, debout, soulèveront un obus, et puis un autre, relèveront la cloche, etc. 2 500 obus passeront chaque jour dans les mains d’une femme. Chaque jour, elle soupèse 35 000 kg. En un an, chaque femme de France va tripoter 900 000 obus, 7 millions de kilos. Et cette femme de 1915, de 1916 et de 1917, aura les bras nus, les cheveux de plus en plus courts, la ceinture de plus en plus basse, la silhouette de plus en plus fine. C’est peut-être aux usines de guerre, à leur rythme de travail dément, que nous devons la femme moderne, ses premières beautés et sa confiance coupable. »
Peut-être… ou peut-être pas. C’est en tout cas un récit dont le style, le ton et l’écriture sont « très contemporains » que nous tenons là et qui traduit notamment « notre intranquillité aux nombres ».
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