Les dépannages auto ont augmenté de 63% depuis 15 ans…et c’est logique
Les chiffres de l’Union des assisteurs montrent que le nombre de dépannages-remorquages a augmenté de 63% entre 2009 et 2024, quand le parc roulant progressait de moins de 11%.

Folie des chiffres. Alors qu’en 2009, 4 968 000 opérations de dépannage-remorquage avaient été enregistrées sur les routes de France, on en a dénombré quelques 8 130 000 en 2024. Soit une progression de 63% en l’espace de 15 ans, alors même que le parc augmentait de moins de 11%, passant de 37 à 41 millions. Une évolution qui apparaît assez invraisemblable mais à laquelle Pierre Brigadeau, Directeur général de l’Union des assisteurs, interrogé par Caradisiac, apporte des éléments d'explication: "cette évolution tient à plusieurs phénomènes. La première est que l’assistance elle même a évolué, avec des contrats "zéro kilomètre" qui tendent à se généraliser. Aujourd’hui, on hésite moins à contacter son assureur pour une roue crevée ou une batterie à plat à domicile, alors que c’était moins répandu à l’époque. D’autre part, le parc a augmenté, passant de 37 à 41 millions de véhicules, et ce parc vieillit. L’âge moyen des voitures s’élève à 11 ans, soit 2 à 3 ans de plus qu’il y a 15 ans. Il n’y a pas eu de prime à la casse durant cette période, mais des primes écolo qui ne font pas sortir les voitures anciennes du parc roulant. A cela s’ajoute un phénomène de crise et de hausse des coûts d’entretien qui conduit de nombreux automobilistes à négliger l’entretien courant."
"On sait qu'à partir de 35° annoncés...."
Si l’Union des assisteurs ne tient hélas pas de comptabilité par marque ou modèle qui permettraient d’établir un top 10 des voitures à risques, deux profils-types apparaissent : "le premier, c’est la voiture de plus de 10 ans, qui représente 55% du parc, et sur laquelle on néglige l’entretien courant, notamment la batterie. Vous n’imaginez pas le nombre de batteries qui rendent l’âme au mois de novembre…" Le deuxième cas typique, c’est la voiture électrique que l’on possède depuis peu de temps et dont on appréhende mal le fonctionnement, jusqu’à mettre la batterie de traction à plat. "Et sur une hybride, c’est la batterie 12V qui est souvent mise à rude épreuve", avertit Pierre Brigadeau.
Sur les voitures récentes s’ajoute un autre problème qui est celui de l’absence de roue de secours, qui tend à disparaître en raison de la chasse au poids. En cas de pneu à plat, impossible de poursuivre sa route si on ne dispose pas d’une bombe anticrevaison voire, pour les plus bricoleurs, d’un jeu de mèches et d’un gonfleur électrique.
Les sociétés d’assistance disposent par ailleurs d’un baromètre d’activité très précis : "on gère un risque d’intensité, chacune des grandes sociétés d’assistance a un calcul d’activité ultra-fiable. Il faut savoir qu’un lundi matin peut avoir une activité dix fois supérieure à celle d’un dimanche après-midi." La météo, enfin, joue elle aussi un rôle-clé : "on sait qu’à partir de 35° annoncés, ça va être une hécatombe côté batteries."
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