A New Delhi, capitale de l'Inde, vous pouvez croiser aujourd'hui des genres de mobylette-taxi jaune et vert (véhicules tricycles motorisés) baptisés "autorickshaws" : c'est un moyen de transport peu cher et très populaire. Il faut savoir qu'en 1998, afin de lutter contre la pollution engendrée par ce type de transport utilisé par des centaines de milliers d’habitants chaque jour, un tribunal a ordonné aux 52 000 chauffeurs d’autorickshaws roulant au pétrole avec plomb de modifier ce véhicule pour qu'il fonctionne au gaz naturel comprimé (GNC). Les chauffeurs ont dû payer plus cher la location des autorickshaws au GNC mais, aujourd'hui, ils sont contents de préserver leur santé, cette mesure ayant fait baisser significativement la pollution : ils ont de plus en plus de clients qui sont également satisfaits de cette diminution de la pollution, ce qui compense le prix de la location. Dans la foulée, les autobus ont été aussi modifiés : près de 10 000 autobus de New Delhi carburent au GNC.
Anumita Roychowdhury, directrice du Centre pour la science et l’environnement, organisation environnementaliste indienne, explique que Tokyo et Los Angeles possèdent également des flottes d’autobus au GNC, mais New Delhi fait figure de leader dans ce domaine. Elle précise : "C’est une avancée importante et nous voyons déjà l’impact sur la qualité de l’air. Les taux de monoxyde de carbone et de dioxyde de soufre ont décru et le taux de particules flottant dans l’air s’est stabilisé. Mais la croissance économique exponentielle de l’Inde depuis le début des années 2000 nous donne du fil à retordre. Chaque année, il y a de plus en plus de nouvelles voitures et de motocyclettes. Les émissions de ces nouvelles autos sont en train de contrecarrer les progrès que nous avons faits. Le gouvernement a annoncé que les automobiles qui ne répondent pas aux nouvelles normes d’émissions seront bannies d’ici quelques années. Mais ça ne sera pas assez. Nous devons convaincre les Indiens de prendre les transports en commun et développer davantage le réseau d’autobus. Cependant, le message ne sera pas facile à faire accepter à la classe moyenne indienne en pleine émergence qui, pour la première fois, peut rêver d’échapper aux trains et aux autobus très fréquentés en s’offrant une automobile."
Face aux enjeux économiques et au lancement de l'auto "Nano" à 2 500 dollars du constructeur Tata dont il espère vendre 1 million d'exemplaires par an en Inde (voir article), New Delhi va avoir du mal à devenir verte...
(Source : La Presse Photo : NRI)
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