Le célèbre défenseur de l'environnement Nicolas Hulot a conscience que le sommet du G8 commençant demain ne réglera pas tous les problèmes concernant les émissions de gaz à effet de serre. Par contre, d'après lui, le successeur du président américain Georges W. Bush qu'il soit démocrate ou républicain devra se rallier aux objectifs contraignants de l'après Kyoto sous la pression de l'opinion américaine, des milieux affaires et religieux : "Beaucoup d'Américains ont déjà payé un lourd tribut aux aberrations climatiques."
Nicolas Hulot considère que la mobilisation internationale autour de la question du réchauffement climatique est un signe que la position européenne finit par payer. Il précise que ce qui se passe aujourd'hui est assez prévisible et il faut raisonner maintenant dans l'après Bush. Si l'Europe joue actuellement un rôle de leadership dans la politique de lutte contre la pollution, Nicolas Hulot le voit notamment dans le fait qu'en Grande-Bretagne, c'est Gordon Brown, le ministre de l'Economie et des Finances du Royaume-Uni et successeur annoncé de Tony Blair comme Premier ministre qui a commandé le rapport Stern sur l'impact économique du changement climatique présenté en octobre 2006. Hulot précise que la chancelière allemande Angela Merkel est sur une ligne offensive et que Nicolas Sarkozy veut en faire sa priorité : l'Union Européenne a des objectifs contraignants donc il va peut-être sortir quelque chose du G8.
D'après l'animateur de télévision écolo, les objectifs contraignants en matière de protection du climat sont importants : ils obligent à se mettre d'accord sur des niveaux d'émissions de gaz à effets de serre alors que les Etats-Unis refusent pour le moment d'entrer dans cette logique. Diviser par 4 ou 2 ces émissions pour certains Etats, cela ne se fera pas à la marge. Au-delà de fixer des quotas, Nicolas milite pour l'établissement d'une "taxe carbone" sur les émissions diffuses, c'est-à-dire liées au transport (aérien et maritime compris), au logement, à l'agriculture mais n'est pas encore parvenu selon ses propres termes à rallier le président de la Commission sur ce sujet, José Manuel Barroso.
Nicolas Hulot ne sera pas présent au sommet du G8 à Heiligendamm (Allemagne). Il a affirmé : "Le vrai rendez-vous est à Bali." Il souhaite s'impliquer dans les travaux préparatoires de la prochaine conférence de l'ONU à Bali (Indonésie) en décembre 2007. Cette conférence donnera le coup d'envoi de négociations pour un protocole de l'après Kyoto (dès 2012) destiné à lutter contre le réchauffement climatique.
Source : La Tribune
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération