Dans le même dossier de presse, Nicolas Vouilloz se prête à un jeu des questions-réponses. Avant de pouvoir l’interviewer nous-mêmes, je vous propose ces quelques propos :
Question : Skoda vous a proposé un « stage » d’une semaine en République Tchèque après les Fêtes. Qu’en avez-vous retiré ?
Réponse : J’en suis revenu avec le sentiment que l’équipe me donne tous les moyens pour essayer de gagner le Monte-Carlo. Nous avons appris, avec mon coéquipier Benjamin Veillas, tout ce qu’il faut savoir pour intervenir sur notre Fabia de course en cas de problème. J’ai effectué deux demi-journées de roulage avec un mulet, à chaque fois sur la neige et la glace. Cela a décuplé mon envie et ma motivation !
Question : Comment jugez-vous la Skoda Fabia S 2000 par rapport à vos montures précédentes ?
Réponse : Je ne vais pas vous étonner en vous répondant que c’est une excellente voiture. Elle l’a prouvé l’an dernier, en s’imposant à quatre reprises en Championnat IRC. Par rapport au modèle connu qui était déjà très rapide, la version 2010 bénéficie d’évolutions notables, tant au point de vue châssis que moteur. Il a du couple (puissance à bas régime), offre une plage d’utilisation très large, et je le trouve plus facilement exploitable que d’autres. C’est vrai qu’en conditions difficiles, ou tout simplement sur des routes très sinueuses, on ressent un « plus » incontestable.
Question : Vous en êtes à votre 4e Monte-Carlo. Comment se sont passés les précédents ?
Réponse : Malheureusement, je n’en ai encore terminé aucun ! J’espère en avoir fini avec le dicton ‘jamais deux sans trois’. En 2002, c’était l’un de mes tous premiers rallyes, j’ai cassé un cardan en accélérant trop fort en sortie de virage. Deux ans plus tard, pour ma deuxième sortie en WRC, j’ai terminé la première journée en 10e position, avant de sortir le lendemain matin dans ‘Loda’, sur une plaque de verglas invisible et non signalée sur mes notes… L’an dernier aussi, cela avait plutôt bien commencé, lorsqu’une touchette a mis fin à ma course. Souhaitons que toutes ces expériences me servent. Monte Carlo reste un rallye piégeux, avec des conditions de route toujours difficiles.
Question : Quelle va être votre stratégie ?
Réponse : Je ne vais certainement pas jouer les lièvres. J’aimerais bien essayer de rester dans le bon wagon, ne pas commettre d’erreur. Et si nous étions en bonne position à l’amorce de la dernière nuit, selon le contexte, il serait peut-être possible de hausser le rythme… Mais il y a 400 km de course, c’est long !
Question : Quel est votre objectif, disons… raisonnable ?
Réponse : Etre sur le podium à l’arrivée. Si nous terminons sans avoir connu de problème, c’est jouable. Maintenant, le résultat peut être meilleur, ou moins bon. Il y a tant de paramètres. Il faut aussi tenir compte du fait que nous sommes sept ou huit à avoir le même objectif, et que la décision se fait autant par élimination que sur la performance pure.
Question : Gagner serait complètement utopique ?
Réponse : Je me sens bien dans la voiture… Si cela veut sourire… oui, je crois que je peux gagner. Tout au moins être dans les 3 ou 4 qui peuvent gagner. En sachant que souvent la moitié des candidats potentiels passe au travers.
Question : Quels seront vos plus sérieux adversaires ?
Réponse : Sébastien Ogier, Stéphane Sarrazin, Kris Meeke sur les 207. Mikko Hirvonen sur la Fiesta, et au sein de l’équipe Škoda, je citerai en premier Juho Hanninen. Guy Wilks, je ne sais pas, nous ne l’avons encore pas vu au Monte Carlo sur une voiture performante. Pour ce qui concerne Tony Gardemeister, j’ignore à quel niveau se situera l’Abarth.
Question : Quelles conditions de course préfèreriez-vous rencontrer ?
Réponse : Cela semble devoir être très hivernal. Je n’aimerais pas des conditions intermédiaires, qui rendent toujours le pilotage plus difficile. Rouler sur la neige, cela ne me déplait pas, même si Juho Hanninen ou Mikka Hirvonen seront probablement plus rapides que moi dans cet exercice. Le plus délicat, c’est lorsqu’il y a juste un peu de glace, que le reste du parcours et sec et qu’il faut rouler en slicks. Ce n’est pas que cela me déplaise : nous avons fait des essais pour ce type de conditions, et je ne m’en suis pas mal sorti. Et cela correspond bien à mon tempérament généralement très calme et posé… sauf quand je m’énerve !
Question : Que penses-vous de vos nouveaux compagnons d’écurie, Juho Hanninen et Jan Kopeck ?
Réponse : Nous nous sommes déjà croisés dans plusieurs rallyes, sur le terrain ou dans quelques soirées. Juho est bien dans le standard finlandais : super cool et super rapide, fougueux même. Jan, c’est différent. Il commence à avoir une belle expérience, il est fiable, rapide sur l’asphalte, connait bien la voiture. Monte- Carlo a beau être le type de rallye qu’il n’apprécie pas le plus, il a quand même terminé 4e en 2009, et je pense qu’il peut faire mieux cette année. C’est la valeur sûre de l’équipe. Mais si c’est très enneigé, Juho va certainement avoir son mot à dire.
Question : Les échanges ont lieu en anglais dans le Team ?
Réponse : Oui, c’est la première fois que je vis cela en rallye. Les Tchèques s’expriment parfaitement en anglais et moi je ne m’en sors pas trop mal. On parle aussi français dans le Team Škoda, avec les ingénieurs Julien Loisy et Mario Fornari, qui ont pris une part importante dans la conception de la voiture ; avec Nicolas, en charge de la météo et de pas mal d’autres tâches, et avec les collaborateurs d’Oreca, qui s’occupent des moteurs.
Notez que pour le moment, le site officiel de Nicolas Vouilloz est en stand-by. Il nous y donne pourtant rendez-vous « dans quelques jours »…
Photo: En 2009, comme en 2008, Vouilloz roulait en Peugeot 207.
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