C'est encore au conditionnel tant qu'aucune annonce officielle n'est prononcée mais selon La Tribune, la position française concernant les normes de rejets CO2 glisserait vers un soutien plus affirmé de l'Allemagne, farouchement opposée aux nouvelles règles.
Après avoir instauré un bonus-malus CO2 pénalisant, la France jamais à court de grand écart idéologique, s'inquièterait dorénavant des retombées économiques négatives d'un durcissement des normes d'émissions de CO2.
La cible, c'est donc l'Europe qui a récemment réfléchi sur le sujet et qui s'est attiré les foudres des constructeurs en imposant une moyenne à respecter de 130 gr/km en 2012. Dans la foulée, comme pour exprimer son mécontentement, BMW avait annoncé 8000 suppressions d'emplois tandis que les rumeurs de délocalisation permettant de compenser la chute programmée des ventes se multiplient.
Après avoir poussé pour que l'Europe soit 'verte', plusieurs pays européens viennent de prendre conscience de la facture économique qui risque de venir sanctionner cette vertueuse position. L'accélération de la délocalisation industrielle (et même intellectuelle puisque les constructeurs n'hésitent plus à bâtir des centres d'ingéniérie à l'étranger) est plus que jamais dans la balance.
D'après le Financial Times, Nicolas Sarkozy discuterait actuellement avec Berlin pour adopter une position commune opposée au système présenté par Bruxelles. D'après le FT, le président français parle de :
"...propositions ni efficaces, ni économiquement soutenables. Les contraintes européennes pourraient inciter l'industrie à délocaliser sa production vers des pays exonérés d'obligations de réduction des émissions de CO2. Les émissions mondiales n'en diminueraient pas et les emplois déserteraient l'Europe.".
Ces propositions n'intéressent pas que l'industrie automobile mais l'ensemble du patrimoine industriel national qui est également soumis à ces règles.
On ne peut pas décemment s'engager dans la compétition mondiale et s'imposer autant de handicaps règlementaires. Avec l'émergence de superpuissances industrielles et techniques telles que la Chine et l'Inde, il est difficile de croire que les entreprises désormais extra-nationales gouvernées par le seul profit résistent aux sirènes rémunératrices de ces contrées. Tout montre actuellement qu'un danger de basculement majeur existe et il est temps d'en prendre conscience.
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