Confirmé la semaine dernière dans un communiqué de presse, PSA produira donc un véhicule low-cost décrit comme un « cœur de gamme » (comprendre une berline à quatre portes comme une certaine... Dacia Logan) dans son usine de Vigo, en Espagne. Très peu de détails ont encore filtré sur les spécifications techniques du modèle, mais on en sait déjà un peu plus sur la stratégie commerciale adoptée par PSA : croix de bois, croix de fer, il ne sera pas vendu en France, mais seulement dans les pays émergents du croissant méditerranéen.
C'est en tout cas ce qu'a annoncé hier sur l'antenne de BFM Philippe Varin, président du directoire du groupe PSA, que le succès de Dacia, qui a triplé ses ventes en un an pour représenter aujourd'hui 5,5% du marché français, laisse froid. Pour lui, c'est une question d'image : « L'objectif de nos deux marques est de vendre à nos clients des véhicules de style » et sans faire de concession au niveau de la sécurité, avant de continuer : « Ce ne serait pas cohérent avec le positionnement de Peugeot et de Citröen. Nous compensons la baisse de nos ventes par l'augmentation de notre part de marché dans le haut de gamme ».
Et par « haut de gamme », comprenez une offre originale et novatrice, comme peuvent l'être les 3008 (au succès indéniable), 5008 et RCZ pour Peugeot, ou l'ensemble de la gamme DS pour Citroën. Pour satisfaire cette ambition, PSA pourra en tout cas compter sur BMW avec lequel le groupe français va étendre sa coopération, jusqu'ici limitée aux moteurs, aux « composants et systèmes », comme l'a révélé Philippe Varin dans la même émission.
« Une fable » selon la CGT
Mais pour la CGT, ce refus d'importer en France ce modèle PSA low-cost n'est rien d 'autres qu'une « fable ». Selon le syndicat qui s'est exprimé la semaine dernière dans un communiqué, l'argument « conquérir une nouvelle clientèle dans les pays émergents » a déjà été utilisé par la direction pour délocaliser « une partie de la production des petits modèles en Slovaquie et en République tchèque », mais dans la réalité « ces usines tournent à 90 % pour des réimportations en Europe de l'Ouest ».
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