Tous ceux qui espéraient, acheteurs potentiels, professionnels du secteur, associations de consommateurs, en seront pour leurs frais. Non, la prime à la casse ne sera pas étendue aux véhicules d'occasion.
C'est en substance ce qu'à affirmé mardi Christian Estrosi, notre ministre chargé de l'Industrie. Il avance en principal argument le fait que la prime à la casse a déjà coûté à l'Etat plus que ce qui était prévu.
Sortant d'une réunion du comité de suivi du Pacte automobile, il a réagi en ces termes à la question de l'extension de cette prime aux occasions récentes : "Ce dispositif devrait coûter 500 millions d'euros à l'Etat alors que le gouvernement avait programmé 220 millions d'euros pour le financer. Si nous voulons soutenir l'emploi et l'innovation, nous devons rester dans nos critères. Et nous n'envisageons pas de les modifier"
En ce qui concerne le soutien de l'innovation, il est clair que la prime à la casse pour les voitures neuves se défend. Par contre, le soutien de l'emploi passerait bien par son extension aux occasions. En effet, la baisse du marché des véhicules de seconde main (- 7,2 % au premier semestre) pèse lourd sur les comptes de nombreux professionnels. Certains sont en grande difficulté et les menaces de faillites ne sont pas lancées en l'air. Une prime à la casse adjugée également aux occasions récentes, comme le demande depuis des mois la filière, permettrait certainement de redonner un peu d'air à ces entreprises, et contribuer au maintien des emplois en attendant la sortie de crise.
D'autant que ce dispositif rendrait la prime plus "égalitaire", dans la mesure ou pour le moment, elle ne profite qu'aux ménages qui ont les moyens de s'acheter une voiture neuve. En cas d'extension aux occasions, il profiterait alors aux ménages moins aisés, roulant encore très souvent dans de vieilles voitures aux normes de pollution dépassées, et qui auraient ainsi la chance d'accéder à des occasion plus récentes, et donc infiniment moins polluantes (les occasions de moins de 3 ans sont quasi équivalentes aux voitures neuves).
Même si les décisions semblent arrêtées, espérons encore un retournement de tendance.
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