Patron d'écurie mais également pilote, Paul Belmondo a réussi une très belle performance lors de la 73e édition des 24 heures du Mans en réalisant la pole et en plaçant ses deux voitures sur le podium de la catégorie LMP2. Paul Belmondo revient sur cette épreuve mythique qui l’a toujours fait rêver.
Caradisiac : Avec l'annonce du retour de Peugeot en 2007, on a l'impression que le Mans redevient une grande épreuve à part entière ?
Paul Belmondo : Sincèrement, j'ai l'impression depuis 2 ans que le Mans reprend de l'intérêt. C'est sûr que cette année, tout s'est accéléré avec la venue de Sébastien Loeb et l'annonce de Peugeot. Déjà l'an passé, il y avait eu beaucoup de monde et l'on sentait le public motivé. Avec l'engagement d'Aston Martin qui est une marque mythique au Mans, c'est toute une histoire qui est en train de se refaire. Le Mans est une fête populaire et je crois que les gens ont besoin de cela.
Caradisiac : Malgré cela, on a l'impression que la moyenne d'âge des pilotes est assez élevée. Avez-vous le sentiment que la génération montante suit le mouvement ou alors que le Mans reste une épreuve de nostalgiques ?
Paul Belmondo : C'est comme en F1. Il faut de l'argent pour courir mais également de l'expérience. On ne peut pas avoir cela quand on est jeune. Il faut bosser un peu mais je crois que la jeune génération va bientôt venir se frotter aux anciens.
Ce qui a fait souffrir Le Mans par rapport à certaines années passées, c'est le fait que les pilotes de F1 n'avaient plus le temps et la possibilité d'y participer car ils drainaient un public plus large. Il reste bien sûr des connaisseurs et des nostalgiques mais avec une affluence de 250 000 spectateurs, il n'y a pas que cela.
Caradisiac : Pensez-vous que le retour de constructeurs généralistes puissent susciter l'engouement du public ?
Paul Belmondo : Le retour de Peugeot, surtout pour nous Français, est important. De manière générale, c'est bien que des constructeurs généralistes soient présents que ce soit Peugeot, Ford ou Audi.
Caradisiac : Le fait d'être associé à un constructeur change t-il quelque chose ?
Paul Belmondo : Avoir le soutien d'un constructeur même par sa filiale française est essentiel car le but est de leur prouver qu'il est intéressant pour eux de revenir au Mans. Dans le cas de Ford, c'est important d'avoir participé cette année car l'an prochain marquera l'anniversaire de la victoire de la GT40. Il ne faut pas oublier que l'on retient davantage la marque victorieuse plutôt que les pilotes. Demandez par exemple qui a gagné l'an passé? Les gens vont vous répondre Audi et par forcément Tom Kristensen. On se souvient en revanche de la GT40, de la Matra, de la Renault mais presque jamais des pilotes, c'est pour cela que c'est important pour un constructeur.
Caradisiac : Vous arboriez à cette occasion des couleurs mythiques (NDLR: celles de Gulf).
Paul Belmondo : Lors de la parade, de nombreux Anglais nous ont arrêté car ils étaient très contents de les revoir au Mans.
Caradisiac : Avez-vous un souvenir particulier de cette épreuve ?
Paul Belmondo : L'image qu’il me reste est celle de Pescarolo-Larousse sur la Matra V12. C'est à cette occasion que j’ai découvert le Mans. Plus tard, il y a eu le duel Jaussaud-Pironi…. une grande course en raison de la présence de Pironi et de Renault. Il y a également le film Le Mans avec Mac Queen. Tout cela constitue la légende du Mans
Caradisiac : N'est-ce pas trop difficile d'être à la fois pilote et patron d'écurie ?
Paul Belmondo : Avec notre expérience, on s'est vite rendu compte qu'il était impossible de combiner les deux. On a donc engagé des personnes expérimentées dans chaque domaine. On peut donc se concentrer sur la course
Lire aussi
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération