Henri Pescarolo, correspondant des 24 Heures du Mans pour l’Equipe et Eurosport, a délaissé le muret des stands pour la salle de presse du circuit sarthois. S’il a accepté ces missions, le quadruple vainqueur de l’épreuve est toujours très déçu.
Henri, on vous retrouve en salle de presse, consultant pour les 24 Heures. Que ressentez-vous lorsque vous voyez les voitures passer en bas ?
C’est intolérable. C’est une catastrophe pour moi. Je n’arrive pas à m’en remettre. J’essaie de faire correctement ce à quoi je me suis engagé en tant que consultant. Mais je suis détruit moralement. Je me vois tellement en bas avec mon équipe, ma voiture, ce qu’on aurait pu faire, ce qu’on aurait dû faire… C’est vraiment très dur à supporter.
La déception ne s’estompe donc pas. Votre regret se renforce au fil des heures ?
Oui, bien sûr. Plus les heures passent, plus je me dis que, quand on tombe entre les mains d’un incompétent, de quelqu’un de parfaitement malhonnête – ce qui est le cas de celui qui a repris mon écurie (Jean Py, ndlr) -, c’était difficile de prévoir ce qui allait se passer. Si j’avais pu anticiper un peu et deviner quelles étaient ses motivations, ou son manque de motivation, il aurait fallu qu’on s’organise différemment. Maintenant, c’est trop tard. Je n’ai jamais imaginé que les voitures qui étaient pré-qualifiées d’office seraient déclarées forfait. C’était impensable. J’ai beaucoup de regret, de tristesse. Surtout pour l’équipe, qui est en train de tourner en rond dans l’atelier, à ne rien faire, avec deux voitures sous bâche et des beaux projets qui s’évaporent.
Autre élément qui doit renforcer votre regret, on sent qu’il y avait la place pour bien faire…
Quand je vois ce qu’ont fait les voitures ‘essence’, on aurait pu faire quelque chose de bien. Bon, on aurait été loin derrière les diesel, car ces voitures ont évolué de manière complètement incontrôlée. Mais on aurait été devant les Aston. Ca nous aurait mis dans une position intéressante pour faire la course.
L’objectif est de revenir en 2011…
Oui, mon objectif est d’essayer de ne pas mourir tout de suite. Je me bagarre comme un fou pour essayer de retrouver de l’argent. En ce moment, le contexte n’est pas trop favorable. Trouver des budgets, c’est difficile, mais c’est l’objectif.
Vous avez lancé un site pour soutenir votre projet 2011. Etes-vous touché par les messages de soutien que vous recevez ?
Oui, bien sûr. On a fait ça car on recevait tant de demandes de gens qui voulaient s’exprimer qu’on leur a mis un outil à disposition. Effectivement, ça fait chaud au cœur de voir à quel point les gens s’étaient identifiés à Pescarolo Sport, à quel point ils nous supportaient et nous aimaient. Ca peut être, pour moi, une bonne manière de démontrer à des partenaires potentiels que, si grâce à eux, Pescarolo Sport redémarre, il y aura une vague d’enthousiasme autour de ce projet dont ils pourront bénéficier. Mais c’est sûr que ça fait chaud au cœur.
On voit une banderole, en face de la ligne des stands : « Le Mans sans Pesca, c’est pas Le Mans ». Ca doit faire plaisir également…
Oui, on a beaucoup de supporters. Toute la Sarthe s’est identifiée à cette voiture verte parce qu’elle est verte à cause de mon casque, ce sont mes couleurs. Mais elle est verte à cause des couleurs de la Sarthe aussi. C’est vrai qu’on avait notre bande de supporters devant les stands, depuis plusieurs années, et ils sont quand même là cette année, pour nous attendre.
En partenariat avec
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération