Quel choc culturel pour les américains… Après les aides reçues par l’Etat, voilà maintenant que l’UAW, puissant syndicat américain, s’octroierait la majorité du capital. Fiat le complèterait, tandis que Daimler reprend ses billes.
Après l’annonce hier de la suppression de 21 000 emplois chez General Motors et la disparition de la marque Pontiac, c’est au tour de Chrysler de faire les gros titres. Nous savions déjà que des négociations étaient en cours avec l’UAW pour la validation des modifications apportées à la convention collective de 2007. Ces modifications revoient à la baisse les acquis sociaux des employés, notamment l’arrêt de l’ajustement du salaire par rapport à l’inflation et des heures supplémentaires accordées seulement au dessus de 40 heures par semaine et les syndicats s’étaient déclarés prêts à accepter en échange de parts dans le capital du constructeur.
Quel est donc le prix des syndicats ? Plutôt élevé selon le Wall Street Journal puisque l’UAW obtiendrait pas moins de 55% du capital de Chrysler ! L’accord doit cependant attendre le vote des membres du syndicat qui ont jusqu’à demain mercredi pour se décider, soit la veille de la deadline imposée par le gouvernement américain avant le dépôt de bilan.
Pour le reste du capital, 35% reviendrait à Fiat tandis que les 10% restants seraient partagés entre l’Etat et les créanciers.
Et Daimler dans tout ça ? Après avoir vendu 80,1% de ses parts dans Chrysler en 2007 au fonds d’investissement Cerberus, le groupe allemand a annoncé renoncer aux 19,9% restants, tout en annulant la dette de Chrysler et en versant 600 millions de dollars pour les retraites. Cette générosité serait-elle un signe de bonne santé du groupe allemand ? Pas vraiment, puisque Daimler a perdu 1,28 milliards de dollars au premier trimestre 2009, soit exactement ce qu’il avait gagné sur la même période en 2008.
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