Comme chaque mois, l’ACEA, l’Association des constructeurs automobiles européens, a rendu ses chiffres européens de ventes de voitures neuves du mois, ce qui permet de faire état de la progression par rapport au même mois l’année précédente. Et comme chaque mois depuis maintenant quelques temps, la comparaison n’est pas très flatteuse.
Cette fois, la baisse est de 18,3% pour le mois de février 2009 avec 968 159 véhicules écoulés, par rapport au mois de février 2008, ce qui en soi n’est pas glorieux, mais qui représente tout de même une progression positive par rapport à la baisse de janvier 2009 qui était de 27%, soit 958 517 voitures vendues, par rapport à janvier 2008. La raison de cette amélioration globale, si l’on peut dire, est à mettre sur le compte de la généralisation de l’instauration de primes à la casse dans de nombreux pays européens, sur le modèle de la France.
C’est en Allemagne, premier marché européen représentant plus d’un quart des ventes, que les effets de cette prime, extrêmement incitative outre-Rhin puisque s’élevant à 2500€, se font le plus sentir, avec 21,5% de hausse qui tire littéralement tout le marché européen vers la surface. A ses côtés, on ne compte que deux autres pays pouvant se vanter d’une hausse de ses ventes de voitures neuves, la Pologne avec + 7,3% et le Luxembourg avec +0,3%, alors qu’aucun système de prime à la casse n’y a été instauré. Pour les autres, la dégringolade continue.
A commencer par la France, qui enregistre une baisse de 13,2% pour février par rapport à -7,9% en mois en janvier, et qui parvient ainsi à rester au dessus de la moyenne européenne, elle aussi grâce aux primes à la casse. Ailleurs, la baisse est massive : -17,9% en Belgique, -21,9% au Royaume Uni, -24,4% en Italie et un catastrophique -48,8% pour l’Espagne, quatrième marché automobile européen. Parmi les plus touchés, on notera la Lettonie avec -76,2%, la Roumanie avec -66,5% et surtout l’Islande, avec… -91,2% ! Seuls 91 véhicules neufs y ont trouvé preneur, à comparer avec 1035 au mois de février 2008.
En rentrant dans les détails des ventes par constructeur, on constate une légère amélioration, même si encore en dessous de la moyenne, pour le groupe Renault qui perd -23,1% (Renault : -22,7%, Dacia : -25,4%) en février par rapport à -33,9% en janvier, tandis que PSA, deuxième groupe européen, reste stable avec -25,3% (Peugeot : -28,7%, Citroën : -21%) contre -24,8% en janvier. Volkswagen ((Volkswagen, Audi, Seat et Skoda) reste le premier groupe automobile européen malgré une baisse de 25,3% de ses ventes. La médaille de bronze revient à Ford (Ford, Volvo), qui affiche une baisse de 12,5%. Dans la tourmente, General Motors (Opel, Vauxhall, Saab, Chevrolet) voit aussi ses ventes reculer de 21,9%, avec notamment -54,1% pour Saab, tandis que BMW (BMW, Mini) recule de 29,2% et Daimler (Mercedes), de 29,8%.
Pour trouver la seule progression positive européenne, il faut traverser les Alpes et se rendre à Milan. Si le groupe Fiat dont la marque est issue, subit une baisse de 16,5%, Alfa-Romeo enregistre une augmentation de 23,3%, grâce notamment au grand succès que rencontre la MiTo.
Si l’on peut se réjouir de cette diminution de la baisse des ventes automobiles européennes, espérons tout de même que ce ne soit pas, comme l’a laissé entendre Christian Streiff, PDG de PSA, en début de mois, un progrès artificiel entretenu par les diverses primes à la casse et qui pourrait préfigurer une nouvelle chute vertigineuse dès leurs fins.
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