En janvier dernier avaient lieu les Etats Généraux de l’Automobile qui rassemblaient pendant une semaine tous les grands acteurs du secteur. Six mois plus tard, Luc Chatel annonce le bilan et une première mesure : une enveloppe de 250 millions d’euros sous forme de prêts pour développer les véhicules propres.
Le timing est tout simplement parfait, même s’il serait peut-être un peu trop cynique de le trouver démagogique après le très bon score du parti écologiste aux élections européennes. Lundi, au Ministère de l’Economie, Luc Chatel, secrétaire d’Etat chargé de l’Industrie, a en effet dévoilé lors d’une conférence de presse son bilan des mesures prises après les tables rondes qui se sont déroulées lors des Etats Généraux de l’Automobile en début d'année, et on peut dire qu’il fait la part belle à l’écologie.
Il y a d’abord les premiers résultats de la prime à la casse, visiblement principale cause du maintien à flot du marché automobile français. C’est sans surprise un succès, puisque 175 000 véhicules ont pris le chemin de la mise en pièces et de la presse hydraulique et sont directement responsables de la vente de 20 à 25% des véhicules neufs vendus depuis le début de l’année. Niveau économie c’est par contre un peu moins bien puisque Luc Chatel a avoué que les 220 millions d’euros alloués à cette mesure pour l’année 2009 risquent de disparaître un peu plus tôt que prévu, 190 millions ayant déjà été dépensés à la moitié de l’année.
Le deuxième chapitre important de cette conférence de presse concernait une nouvelle mesure et l’introduction de la nouvelle expression à la mode : « véhicules décarbonés », désignant les voitures qui n’émettent que très peu de CO2, tels que les hybrides ou les électriques, qui mériteraient plus le nom de « véhicules peu carbonés » mais ne pinaillons pas sur des détails sémantiques.
Ainsi, toute entreprise voulant développer ces véhicules décarbonés, leurs systèmes de production ou des équipements spécifiques pourra prétendre à un prêt bonifié d’une durée de 10 à 15 ans pour un montant total de 250 millions d’euros. Mais il faut pour cela respecter quelques critères :
• le caractère innovant des produits industrialisés, s’appuyant sur des technologies validées
• la viabilité financière du projet
• les perspectives de commercialisation, appuyées sur des études de marché
• les perspectives de création d’emplois.
Le but est à la fois de produire des véhicules plus écologiques, mais aussi de stimuler l’industrie française, des grands constructeurs automobiles jusqu’aux PME, pour qu’elle s’intéresse à ce domaine promis à un bel avenir.
Si l’initiative est intéressante, le montant paraît cependant bien dérisoire à l’échelle industriel national, surtout quand on le compare par exemple aux 3 milliards d’aide qu’ont reçu Renault et PSA.
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