Critiquée pour son manque de réactivité ces derniers mois, l'Europe va quasiment doubler ses aides pour l'industrie automobile en 2009. Mais attention, rien à voir avec la crise.
Une guerre de tranchée s’installe entre Bruxelles et Paris, chacun campant sur ses positions au sujet du Plan pour l’Auto dévoilé la semaine dernière, le premier le taxant de protectionniste, le second assurant du contraire. Malgré tout, de nombreux pays, comme l’Allemagne (malgré les déclarations de Angela Merkel), l’Espagne et l’Italie (malgré aussi les déclarations volontairement provocantes de Silvio Berlusconi), ont ou veulent adopter des plans similaires en proposant des aides financières en échange de maintien de la production sur leur territoire.
En attendant que la situation s’éclaircisse, le conseil d’administration de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), composé de représentants de la Commission Européenne et des Etats membres, a annoncé qu’il prévoyait d’augmenter de façon considérable ses prêts à l’industrie automobile à la demande de cette dernière.
Alors que "seulement " 4 milliards d’euros en faveur du développement de l’automobile verte étaient prévus en décembre dernier pour l’année 2009, la BEI a en effet l’augmentation de cette enveloppe de 3 milliards supplémentaires, versés en avril et mai, avec même "une possibilité que nous puissions aller encore plus haut", selon son porte parole, toujours afin de financer des projets écologiques.
Car ces aides ne sont en aucun cas à mettre en relation avec la crise, comme l’a confié Philippe Maystadt, président du BEI, au journal Financial Times : "La BEI n'est pas là pour accorder des liquidités à court terme".
Premier à en bénéficier, Volkswagen, premier groupe automobile européen, a reçu dès mercredi une enveloppe de 400 millions d’euros, portant plus précisément sur le développement de motorisations propres à destination de véhicules particuliers et utilitaires.
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