En échange de son aide de 10,5 milliards d’euros, l’Elysée a obtenu mardi soir des dirigeants des banques françaises qu’ils ne perçoivent pas de bonus. Ne voulant pas s’arrêter en si bon chemin, Christine Lagarde, ministre de l’Economie, a confié mercredi qu’elle en attendait de même de la part des constructeurs automobile en échange d’une enveloppe de 5 à 6 milliards d’euros.
Ce nouveau rappel à l’ordre agace quelque peu au Medef, par l’intermédiaire de sa présidente Laurence Parisot, le trouvant superflu.
Que pensez-vous d’inciter les grands patrons à renoncer aux super bonus ?
Laurence Parisot : Moi je crois que tout patron, que ce soit le patron d’une grande entreprise cotée ou le patron d’une PME, quand les choses sont difficiles son premier geste c’est de montrer sa solidarité, son sens de la responsabilité en regardant sa propre situation. Je connais de nombreux chefs d’entreprises de petites et moyennes entreprises qui dans des passages délicats commencent par réduire leurs salaires. Donc je crois que le geste des dirigeants des banques françaises est un geste de solidarité et je peux vous dire qu’ils s’apprêtaient tous à le faire.
Et sur le fait de demander aux patrons du secteur automobile de faire un geste, qu’ils aient la même démarche que les banquiers ?
Laurence Parisot : Il y a deux choses. Il y a le comportement éthique que chacun doit avoir et moi j’appelle de mes vœux à ce que tous les acteurs économiques et sociaux de notre pays, que ce soit les dirigeants d’entreprises ou les dirigeants des organisations syndicales, à avoir dans les circonstances actuelles un comportement responsable et solidaire. Solidaire ! Ça, c’est une chose. Il y a une deuxième chose qui me semble beaucoup plus importante d’une certaine façon, ce n’est pas non plus comme ça, vous pouvez supprimer tous les bonus, ce n’est pas ça qui va résoudre la crise. […] Moi ce qui m’intéresse c’est comment par une restructuration de la filière automobile, et c’est très important ce qui a été décidé de ce point de vue [mardi] et confirmé par le Premier ministre ; comment on va inventer le nouveau véhicule de demain et comment dans ce cadre les grandes marques françaises vont rester des marques leaders ?
Parallèlement, le Medef s’est montré enthousiaste à l’annonce de la constitution d’un fonds visant à contribuer au développement et à la protection des équipementiers, mais précise toutefois qu’elle devra respecter les règles de concurrence et les principes fondamentaux du marché unique européen.
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