L'Agence Internationale de l'Energie, AIE, revoit régulièrement ses études et ses prévisions pour nous donner une idée plus juste de ce qui nous attend si nous ne faisons rien pour réduire notre empreinte carbone. Ses dernières anticipations font froid dans le dos et montrent qu'il est devenu indispensable de réaliser rapidement la transition vers des carburants faiblement carbonés.
Urgent, le mot est faible : pour l'AIE, c'est avant 2017 que nous devrons réaliser le changement, au risque dans le cas contraire de « fermer la porte pour toujours » et de nous mettre dans une situation irréversible en terme de changement climatique. En cause, l'extension des infrastructures fonctionnant aux énergies fossiles existantes et la vitesse à laquelle de nouvelles centrales polluantes sont construites. Et si nous souhaitons limiter la concentration de carbone dans l'atmosphère à 450 parties par million, le niveau sur lequel un consensus international a pu être trouvé (bien que ce dernier soit toujours 100ppm au-dessus de celui préconisé par les scientifiques pour limiter le réchauffement à 2°C), il est désormais temps de changer radicalement la façon dont nous utilisons l'énergie.
Actuellement, environ 80% du « budget carbone » dont nous disposons et qu'il nous reste pour atteindre l'objectif des 450ppm est utilisé par les centrales existantes et les combustibles fossiles. En prenant en compte le développement de l'utilisation de ces combustibles, ce budget aura été utilisé à 90% d'ici 2015, et sera épuisé d'ici 2017. A ce stade, toute l'énergie supplémentaire devra donc d'ici là provenir de sources renouvelables.
« Chaque nouvelle année qui passe sans signaux clairs d'investissements dans les énergies propres, l'enfermement dans des infrastructures fortement émettrices de carbone rend plus difficile et plus coûteux d'atteindre nos objectifs de sécurité énergétique et nos ambitions climatiques », a résumé pour Reuters le chef économiste de l'AIE, Fatih Birol.
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