En bref

Diesel : 1,5 l SkyActiv D de 105 ch

Essence : 2,0 l SkyActiv G de 120 et 150 ch

À partir de 20 650 €

6 272 ventes en 2013, 6 062 en 2014, Mazda reste en France une marque confidentielle écoulant moins d'unités que Lancia ou Land Rover par exemple. Des résultats injustes au vu de la qualité de ses modèles mais qui s'expliquent par un réseau limité dans l'Hexagone à 105 concessionnaires, un budget publicité restreint et une gamme jusqu'ici éloignée de ce qu'attend le client français. Mais tout pourrait bien changer pour le constructeur japonais dès l'année prochaine. En effet, après une deuxième génération qui aura survécu 8 ans, la 2, qui évolue dans la catégorie la plus populaire en France, celle des polyvalentes, renaît sous une troisième forme cette année et nous a totalement convaincus lors de notre essai le mois dernier. Ajoutons la 3, jusqu'ici handicapée par son offre diesel démarrant à 150 ch, qui recevra le 1,5 l SkyActiv D de 105 ch, puis enfin le CX-3 et Mazda pense franchir la barre des 10 000 ventes en 2016 et même atteindre 18 000 à 20 000 exemplaires à l'horizon 2018.


Avec 5 000 unités écoulées par an prévu dès l'année prochaine, son best-seller annoncé devrait être le SUV compact CX-3, un segment particulièrement en vogue en France puisque représentant 8 % de part de marché en 2010, puis 17 % en 2013 et enfin 22 % en 2014. Contrairement à ce que pourrait laisser penser son nom, il est construit à Hiroshima sur la base d'une 2 mais à l'instar du reste de la gamme, tous ses composants, de la carrosserie jusqu'aux moteurs en passant par les boîtes de vitesses, sont construits par Mazda et non sous-traités comme c'est le cas pour la grande majorité des autres constructeurs. Il sera proposé avec un choix de trois moteurs, le 1,5 l SkyActiv D de 105 ch et le 2,0 l SkyActiv-G en 120 et 150 ch, les trois pouvant être associés à une boîte mécanique ou automatique à six rapports, une option à 1 800 €. Seul le diesel offre cependant le choix du nombre de roues motrices, la transmission intégrale étant imposée avec l'essence 150 ch, le 120 ch n'y ayant tout simplement pas droit.


Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur
Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur
Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur



Lors de notre rapide prise en mains de modèles de présérie avant les essais des voitures définitives prévus en juin, nous avons opté pour le SkyActiv D, Mazda estimant qu'il devrait représenter 65 % des ventes. Développant ici 105 ch à 4 000 tr/min et 270 Nm de 1 600 à 2 500 tr/min, c'est un petit moteur à la fiche technique étonnante, avec têtes de piston profondément creusées, échangeur refroidi par eau intégré dans le collecteur d'admission, turbo à géométrie variable, taux de compression de 14,8 :11 particulièrement bas et respect des normes Euro 6 sans faire appel à un système de post-traitement des oxydes d’azote (NOx). Malgré cette recette aux ingrédients singuliers, il permet au CX-3 d'être à la fois l'un des plus performants et des plus sobres de la catégorie grâce à un poids très contenu démarrant à 1 200 kg, soit le même qu'un 2008 à motorisation équivalente faisant 12 cm de moins en longueur.


La Mazda CX-3 face à ses concurrentes


Modèles

Longueur(en mm)

Poids à vide(en kg)

0 à 100 km/h(en s)

Émissions de CO2(en g/km)

Consommation mixte(en l/100 km)

Mazda CX-31,5 SkyActiv-D105 ch et 270 Nm 4 275 1 200 10,1 105 4,0
Fiat 500X1,6 Multijet120 ch et 320 Nm 4 273 1 320 10,5 109 4,1
Opel Mokka1,6CDTI136ch et 320 Nm 4 278 1 374 9,9 109 4,1
Peugeot 20081,6 BlueHDI 120 ch et 300 Nm 4 159 1 200 10,4 96 3,7
Nissan Juke1,5 DCI 110ch et 260 Nm 4 135 1 272 11,2 104 4,0



Nous commençons notre essai avec un modèle équipé de la SkyActiv Drive et de la transmission intégrale. La première est le nom de la boîte automatique à convertisseur de couple et six rapports que l'on connaît déjà dans la 3, mais son packaging a été revu pour réduire son encombrement de 27 mm en longueur et sa masse de… 1 kg. C'est une unité très agréable et réactive au point de n'avoir rien à envier à une boîte à double embrayage, même si ses palettes au volant mériteraient d'être un peu plus longues. On notera qu'elle nous gratifie à la descente des rapports d'un amusant coup d'accélérateur façon double débrayage. La transmission aux quatre roues est quant à elle une version raccourcie et mise à jour de celle qu'on trouve déjà dans le CX-5, qui donne aussi au passage ses trains avant et arrière. Traction quand les conditions sont optimales pour préserver la consommation, les roues arrière du CX-3 sont entraînées avec une répartition maximum de 50/50 à partir du moment où est atteint un seuil de données croisées comprenant le régime moteur, la vitesse des roues, la quantité d'air/essence injectée, le rapport sélectionné, la pression sur la pédale d'accélérateur, l'angle de la direction, la vitesse des essuie-glaces, la température extérieure, les G longitudinaux ou encore la pression du liquide de frein. Cette transmission est enfin particulièrement légère puisqu'elle n'ajoute à motorisation identique que 20 kg sur la balance, contre 55 pour un Mokka par exemple. Pas de mode neige, sable ou autre sélectionnable manuellement par le conducteur puisque selon Toshihisa Marusue, manager au département moteur et transmission, avec un calculateur réalisant ses cycles 200 fois par seconde, cela tient plus du marketing que d'un avantage pour l'efficacité.


Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur


Voilà pour la théorie, mais les conditions de cette prise en mains ne nous ont pas permis d'en juger les qualités. Nous avons cependant eu largement le temps d'apprécier ce vaillant petit 1,5 l disponible dès les plus bas régimes et ne rechignant pas pour autant à prendre des tours. À part au ralenti et à vitesse stabilisée, il s'est montré toutefois extrêmement bruyant à l'accélération quels que soient le régime ou la charge mais selon Mazda, ce gros défaut serait à mettre sur le compte du fait qu'il s'agit de modèles de présérie. Cela semble tout à fait probable, puisque la version traction dont nous avons pu prendre le volant ensuite se montrait, elle, tout à fait silencieuse. Il s'agit cette fois-ci d'une boîte mécanique baptisée SkyActi-MT dont le maniement serait inspiré de celui de la MX-5, une référence absolue dans le domaine, et c'est vrai que le verrouillage ferme et la course courte rappellent le roadster sans pour autant évidemment atteindre sa radicalité.


Sur les petites routes menant vers les collines ceinturant Barcelone du côté des terres, le châssis se révèle être un bon compromis entre confort et fermeté, avec une caisse prenant peu de gîte et une direction précise au poids bien calibré. À l’intérieur, la position de conduite est excellente, même si la sellerie semi-cuir de la finition Sélection se montre notablement moins confortable que celle en tissu des niveaux inférieurs. Bien fini et avec un choix des matériaux valorisant plaçant une fois de plus la marque à mi-chemin entre généraliste et premium, la planche de bord ne surprendra pas les habitués de la marque, avec ce large compte-tours au milieu du combiné d'instrument, l'écran de sept pouces planté au milieu et une ergonomie intuitive. Deux adultes peuvent prendre place sur la banquette arrière, mais si la garde au toit se montre plutôt généreuse pour la catégorie, l'espace est plus compté au niveau des genoux. Le CX-3 offre enfin un volume de coffre de 350 litres, soit au litre près celui des 2008 et 500X, le Juke en offrant 354 et le Mokka 356, et jusqu'à 1 250 litres une fois la banquette 2/3 - 1/3 rabattue, le plaçant juste derrière l'Opel et ses 1 372 litres. Le seuil de chargement est toutefois élevé, même pour un SUV, et attention au système audio Bose à sept haut-parleurs compris avec la finition haut de gamme Sélection qui fait fondre la capacité à 287 litres.


Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur
Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur
Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur
Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur



À sa commercialisation en septembre, le Mazda CX-3 sera affiché à des tarifs démarrant à 20 650 € avec le 2,0 l SkyActiv-G de 120 ch et 22 650 € avec le 1,5 l SkyActiv-D de 105 ch, ce qui peut paraître onéreux au premier abord quand un Nissan Juke 1,5 dCi 110 ch débute à 19 550 € et un Fiat 500X 1,6 l MultiJet à 20 590 €. Mais le CX-3 reçoit de série dès le premier niveau de finition Elégance la climatisation automatique, la navigation, les jantes alliage de 16 pouces, le régulateur et le limiteur de vitesse, et un système audio à six haut-parleurs et Bluetooth, ce qui lui confère au final un excellent rapport prix/équipement.


Le second niveau, Dynamique, à 22 550 et 24 550 € avec les mêmes motorisations, ajoute l'aide au stationnement arrière, les sièges avant chauffants, l'avertisseur de franchissement de ligne et les phares 100 % LED. Enfin, le haut de gamme Sélection, facturé 24 750 € avec le SkyActiv-G de 120 ch, 27 150 € avec le SkyActiv-G de 150 ch en 4x4, 26 750 € avec le SkyActiv-D de 105 ch en 4x2 et 28 550 € avec le SkyActiv-D de 105 ch en 4x4, complète avec jantes alliage 18 pouces, sellerie mixte cuir/tissu, affichage tête haute, caméra de recul, système audio Bose à sept haut-parleurs, système de reconnaissance d'obstacles mobiles en marche arrière (RVM et RCTA), gestion automatique des feux de route, régulateur de vitesse adaptatif et phares directionnels.


Prise en mains - Mazda CX-3 : très prometteur

Les impressions laissées par cette courte prise en mains seront à confirmer lors des essais des modèles définitifs qui auront lieu en juin, mais le Mazda CX-3 se montre d'ores et déjà très prometteur, avec des mécaniques et des transmissions performantes et une qualité de finition remarquable. Des qualités dont sont aussi déjà pétris les 3, 6 et CX-5 fraîchement restylé sans pourtant rencontrer le succès jusqu'ici. Le CX-3, qui arrive dans une catégorie plus populaire mais comptant plus de rivaux, parviendra-t-il à rompre cette malédiction ?