En mai 2005 au Canada, le ministre de l’Agriculture Yvon Vallières avait autorisé la construction de la première usine d’éthanol fabriqué à partir de maïs-grain, à Varennes, "pour des raisons économiques et écologiques évidentes". Mais en 2007, autre son de cloche : le gouvernement a récemment mentionné qu'aucune autre usine d’éthanol à base de maïs-grain ne sera construite au Québec pour des raisons environnementales, notamment à cause des impacts environnementaux liés à la culture intensive du maïs.
Dans ce contexte de retournement de situation, le Parti vert du Québec demande des mesures de soutien plus affirmées pour l’éthanol cellulosique, de récentes études ayant démontré les effets néfastes de l’éthanol produit à partir du maïs-grain. Le Parti explique que dans sa stratégie énergétique 2006-2015, le gouvernement Charest souhaite atteindre 5 % d'éthanol en moyenne dans les ventes d'essence d'ici 2012. L'utilisation des biocarburants est un bon exemple de l'économie durable dont le Québec pourrait accélérer le développement et qui devrait représenter, pour les entreprises de technologies environnementales, un marché de plus en plus important.
Privilégier l’éthanol cellulosique
Le chef du Parti vert du Québec, Scott McKay, indique que le Québec affirme privilégier la filière de l'éthanol cellulosique. Il est d’accord avec ce choix mais il prône davantage d'efforts : "Cette technologie utilise moins d'hydrocarbures et présente un meilleur bilan en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES). Plutôt que le maïs-grain, elle pourra utiliser des déchets forestiers qui n'ont pas de valeur commerciale en ce moment ainsi que des déchets agricoles, des déchets urbains et des boues. Actuellement, de 6 à 7 millions de tonnes de déchets sont enfouies chaque année. Lorsque la technologie de l'éthanol cellulosique sera au point, on pourra en récupérer la moitié. D’un point de vue forestier, le potentiel est énorme. On estime à 5 millions de tonnes la production annuelle de la biomasse forestière résiduelle, à partir des parterres de coupe et du bois non commercialisable. Si elle était récupérée à 100 %, cette matière permettrait de produire jusqu'à 1,6 milliard de litres d'éthanol, soit 20 % de la consommation annuelle d'essence du Québec. Malgré ce potentiel et malgré la crise forestière qui exige des mesures agressives, le gouvernement Charest n’investit aucun effort particulier pour développer ce secteur d’avenir. Tous reconnaissent le caractère bénéfique de l’éthanol fait à partir des résidus. Il nous faut donc prendre les devants, ne pas attendre de nous faire damer le pion par nos concurrents. Le Parti vert du Québec demande au gouvernement de soustraire les biocarburants propres, dont l’éthanol cellulosique, des taxes sur le carburant."
Petit rappel : en juin 2007, le Premier ministre Jean Charest a annoncé l’octroi de subventions d'environ 25 millions de dollars pour la recherche sur l’éthanol cellulosique. A l’Université de Sherbrooke, une chaire de recherche a été créée et deux usines de démonstration sont en construction dans la même région.
(Source : Parti vert du Québec, La Presse Photo : Barons Marqués)
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