L'info n'est pas un constat mais simplement le sentiment de Pat Symonds, le Directeur Executif de l'Ingénierie. Du coup, il faut relativiser sa portée même si les chronos des derniers essais n'ont pas porté les pilotes de Renault F1 Team au sommet des feuilles de temps. Il faut garder toutefois à l'esprit que ces essais d'intersaison ne sont souvent pas démonstratifs du potentiel véritable des équipes qui se forcent à cacher leur jeu.
Malgré cela, Renault s'inquiète de ne pas avoir encore réussi à apprivoiser les Bridgestone, notamment sur l'exercice du tour chrono (et donc des qualifications), souvent vital pour obtenir une bonne place en début de course et garder l'espoir d'être bien placé à l'arrivée.
Voici ce qu'en dit Pat Symonds.
Pat, l'équipe a dit que la fiabilité avait été la priorité de ses essais hivernaux. Comment avez-vous progressé dans ce secteur ?
PS : Notre objectif était de boucler autant de kilomètres que possible avant la première course de la saison, comme l'année dernière. Sachant que nous disposions de moins de séances de préparation qu'en 2006, nous avons dû travailler très dur sur la fiabilité pour arriver au niveau que nous souhaitions. Les prochains essais, à Bahreïn, sont une source de motivation supplémentaire car lorsque vous roulez aussi loin de votre base, vous voulez que tout se passe aussi bien que possible. Les chiffres semblent montrer que nous atteignons nous objectifs : avec McLaren, nous avons aligné davantage de kilomètres que nos concurrents. C'est bon signe.
Comment l'équipe s'adapte-t-elle aux pneumatiques Bridgestone ?
PS : En novembre dernier, nous avons dit que notre objectif était d'apprendre leurs spécificités à temps pour Melbourne. Nous ne sommes pas encore en Australie... et nous ne connaissons pas encore tout de ces pneumatiques ! Je pense que nous sommes OK en ce qui concerne la dégradation, mais nous ne sommes pas encore parvenus à comprendre comment débloquer la performance des gommes sur le premier tour.
Comment pouvez-vous remédier au problème ?
PS : Idéalement, il faudrait passer beaucoup de trains neufs pour comprendre, mais l'attribution des pneumatiques en essais ne le permet pas. Tout cela fait donc partie d'un processus d'apprentissage qu'il faut mettre en place lorsque vous changez de manufacturier. Nous discutons sur ce sujet avec Bridgestone, et nous apprenons avec eux également.
Quel est le feeling des pilotes sur la nouvelle R27 ?
PS : Quelques-uns des changements de règlement opérés cet hiver rendent les choses plus difficiles pour eux. Par exemple, les nouveaux pneumatiques ont été conçus pour procurer moins d'adhérence : cela complique la vie des pilotes. Le feedback a été positif, cependant. La voiture est bien plus stable que son aînée dans les virages rapides et nous améliorons son équilibre lors de chaque séance d'essai. Mais nous sommes réalistes et nous savons qu'il nous faut encore trouver de la vitesse.
La performance pure de la voiture en ce moment vous inquiète-t-elle ?
PS : Non, nous ne sommes pas inquiets. Mais lorsque vous avez beaucoup de travail à faire, il faut être honnête et le reconnaître, puis passer aux choses sérieuses et tenter de venir à bout du problème. D'après ce que nous avons vu récemment, il nous manque quelques dixièmes pour être au contact des plus rapides dans la plupart des conditions, premier tour comme longs roulages. Nous savons ce qu'il nous faut faire pour trouver la performance : optimiser le fonctionnement des pneumatiques et mener notre programme de développement de manière encore plus agressive. Nous y travaillons sacrément dur. Qui semble avoir l'avantage en ce moment ?
PS : Pour être franc, il très difficile de juger parce que tout le monde a connu des hauts et des bas. Je dirais cependant que McLaren et Ferrari ont fait jeu égal devant, et que BMW semble être à leur contact. Mais les précautions habituelles s'imposent : il s'agit d'essais hivernaux et personne ne connaît les quantités d'essence embarquées par les uns et les autres. Il est encore trop tôt pour déterminer une première hiérarchie.
Enfin, Melbourne approche. Où en sont les préparatifs ?
PS : Je pense que tout se passe plutôt bien. Nos avons passé la journée de lundi, à Barcelone, à travailler sur les procédures de l'équipe de course et à nous préparer pour les moments clé des week-ends, comme les qualifications. Nous savons que la lutte sera serrée cette année et le moindre détail pourra faire la différence. Dans ces conditions, je pense que nous sommes en bonne position
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