Avant toute chose, commençons par rappeler que l'Etat possède des parts dans le groupe Renault, à la différence de PSA. Une différence qui a dû obliger la direction du groupe à ne pas fermer d'usine et même à augmenter la cadence de production dans les années à venir. C'était justement le thème des négociations engagées depuis quelques semaines entre les hauts gradés de la marque au losange et les syndicats de Renault. L'accord, après onze réunions, a été validé hier par les deux parties.
Cet accord remodèle en profondeur l'organisation du travail chez Renault en France. Le groupe Renault a demandé pour sa part plusieurs choses aux salariés. Ces derniers ont ainsi accepté d'être plus mobiles, tandis que leur temps de travail a été rallongé à 35 heures de moyenne sur l'ensemble de la France. Les salaires seront également gelés en 2013 et les années 2014 et 2015 pourraient en être de même, selon l'issue des négociations annuelles respectives. D'ici 2016, grâce aux départs naturels, 7600 postes ne seront pas reconduits, ce qui donnera lieu à une économie de 400 millions d'euros par an pour Renault en France.
De son côté, Renault s'engage à conserver l'ensemble des sites français. La production actuelle (530 000 unités en 2012) sera augmentée à 710 000 en 2016. Cela permettra d'élever le taux d'utilisation des usines françaises à 85 %, contre 60 % aujourd'hui. Renault affirme que c'est d'ailleurs une situation qui « n'est pas tenable ». Précisons que les 710 000 sont un minimum et que Renault a plutôt pour objectif 820 000 exemplaires par an. En plus d'une cadence de travail plus élevée, certaines productions seront rapatriées en France, comme celle de la Clio IV avec volant à droite. Une partie de la production de l'usine de Caccia au Portugal sera quant à elle transférée à Cléon. Enfin, un observatoire sera créé et son rôle sera de veiller à ce que les accords pris par la direction soient respectés.
Au final, cet accord permettra à Renault de gagner 300 euros de plus par véhicule (ou plutôt de baisser le coût de production de 300 euros par auto). Il ne manque plus que le projet soit validé par « au moins deux syndicats représentant 30 % des salariés ». Mais la direction de Renault est plutôt confiante et se félicite du travail accompli conjointement avec les responsables syndicaux. La balle est maintenant dans le camp des salariés.
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