On appelle ça la « loi Florange » et elle garantit des droits de vote doubles aux détenteurs d'actions depuis plus de deux ans. Une conjoncture qui n'est pas du tout du goût d'un conseil d'administration de Renault qui a présenté une résolution rejetant son application, résolution qui sera soumise au vote à la prochaine assemblée générale de Renault, le 30 avril. Une initiative qui a fait réagir l'Etat de la manière dont on sait.
Une politique qui a courroucé le patron du losange qui a compté ses alliés et préparé sa contre-attaque lors de sa visite au salon de Shanghai. Les fonds d'investissement le soutiennent mais aussi un certain Dieter Zetsche, PDG de Daimler avec qui l'Alliance Renault-Nissan passe des accords industriels et stratégiques depuis 2010. Pas mal , mais il y a mieux : les Japonais de Nissan.
Un partenaire à qui on pourrait bien donner un rôle plus important chez le losange. Nissan est contrôlé par Renault, qui détient 43,4% de son capital. En retour, le japonais possède certes 15% du français, mais sans droit de vote. Or Nissan est devenu le membre le plus fort et le plus rentable d'un couple constitué depuis 1999, époque où la situation était exactement inverse. La nouvelle donne mérite donc d'être prise en compte au moyen d'un rééquilibrage en donnant des droits de vote à Nissan. Dans ce cas, Renault repasserait sous la barre des 40% du groupe nippon ce qui contrebalancerait de fait l'influence de l'Etat. On en est là. La partie d'échec commence.
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