Cette commission devrait donc soumettre cette proposition au CNSR, lui-même chargé des recommandations en matière de sécurité routière auprès du gouvernement. Manuel Valls lui-même, notre Ministre de l'intérieur, avait annoncé vouloir expérimenter la mesure "dans quelques départements".
La commission ASV, de son côté préconiserait donc une application simultanée sur tout le territoire, pour "d'évidentes raisons de lisibilité et d'efficacité". Cet abaissement de la limitation concernerait tout le réseau secondaire bidirectionnel dont la limitation est actuellement fixée à 90 km/h.
Selon elle, cette mesure pourrait sauver 450 vies par an. Par ailleurs, elle préconise de prévoir une période intense de communication à l'application de la mesure, afin d'en assurer la pédagogie.
Enfin, la commission préconise également d'encourager le report de la circulation sur les "axes bidirectionnels à voies séparées, soit les nationales 2x2 voies, et les autoroutes. Pour cela dit-elle, il faudrait accompagner la baisse de la limitation de vitesse par des mesures tarifaires, notamment sur le prix des péages.
Le CNSR pourrait donc, après avoir reçu la proposition de la commission, la proposer lors de sa prochaine réunion plénière le 16 mai prochain. Et ensuite, ce sera à Manuel Valls de trancher. On imagine aisément dans quel sens vu son orientation actuelle, et sa proposition du 21 janvier.
L'avis de Caradisiac : avec une limitation à 90 km/h sur le réseau secondaire, la France se place dans la moyenne européenne. Certains pays sont plus stricts, d'autres moins, en particulier l'Allemagne, où le réseau secondaire est par défaut limité à 100 km/h, et où les résultats en terme de sécurité routière sont meilleurs qu'en France.
Selon nous, la véritable sécurité routière passe plus par une amélioration du réseau secondaire (alors que les crédits d'entretien chutent) et de ses points noirs, plutôt que par un abaissement généralisé de la vitesse. Car il est évident que plus on limite la vitesse, plus on réduira l'accidentalité et la mortalité. Oui, à 0 km/h, il y aura 0 mort. Mais il faut aussi tenir compte, schématiquement, de l'activité économique et d'une certaine liberté de déplacement.
Par ailleurs l'idée de reporter le trafic sur le réseau autoroutier (lorsque c'est possible) est bonne, surtout pour le trafic poids-lourds. Réduire le prix des péages est rempli de bon sens. Mais pourquoi ne pas le faire sans baisser la limite sur le réseau secondaire ? Autre souci, les concessionnaires autoroutiers risquent de ne pas voir cette proposition d'un très bon œil, et demanderont des compensations à l'État français, donc au contribuable.
Aller, finissons sur une note polémique : faudrait-il relancer une "rentabilité" fléchissante des radars automatiques ? (voilà, c'est dit…)
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