Comme pressenti dans le dernier post sur le sujet, Ford fait dans la surenchère. Pour frapper les consciences des analystes et des observateurs, il faut désormais faire plus fort que GM. C'est chose faite ! Le plan de restructuration qui prévoyait déjà 30.000 emplois supprimés et la fermeture de 14 usines d'ici à 2012 vient d'être majoré d'un bon tiers et notablement accéléré.
14.000 emplois supplémentaires devront donc disparaitre: qu'ils soient des départs en retraite, volontaires ou "forcés", ces 44.000 suppressions devront être effectives 4 ans plus tôt, soit dès 2008 ! Ca taille gravement dans le vif pour une économie estimée de 5 milliards de dollars par an !
De plus, Ford qui a déjà vu 3 de ses plus hauts dirigeants démissionner hier a également annoncé qu'il allait se séparer ou simplement fermer tous ses actifs dans le domaine des pièces détachés et de l'équipement auto. Les pertes d'emplois qui en résulteront s'ajouteront à celle déjà prévues.
Malgré tout ça, Ford ne compte pas renouer avec les bénéfices en Amérique du Nord avant 2009 ! Seules les filiales d'Afrique du Sud et d'Europe seront bénéficiaires en 2006. Cette année les rumeurs annoncent près de 9 milliards de dollars de perte pour le groupe avec pour conséquence concrète une dégringolade du titre en bourse aujourd'hui.
On croyait Ford déjà au fond, ça n'était qu'un palier !
Concernant le Produit, Bill Ford assisté de Alan Mulally le nouveau DG qui aura la charge d'appliquer ce plan, ont précisé que les gammes US de Lincoln, Mercury et Ford seront renouvelées à 70 % avant 2009 en mettant l'accent sur les secteurs en croissance, à savoir les Crossover et les 4x4 (eh oui !). Dès 2009, Ford fournira de série sur tous ses véhicules l'ESP et les airbags latéraux.
Par ailleurs, il semble que malgré les injonctions pressantes des experts financiers, Ford ne veut pas se séparer d'une seule de ses marques. Mercury et Jaguar qui étaient montrées du doigt font partie des priorités du groupe selon un porte parole de Ford. Malgré cela, d'autres voix en interne ont clairement dit que s'il devait y avoir cession, ce serait Aston Martin. D'une part parce que sa cession apporterait du cash important et qu'ensuite parce que la politique produits de cette marque n'est missible avec aucune autre marque du groupe. Sans partage d'éléments entre marque, point de salut. Ce qui siginfirait que Jaguar abandonnerait définitivement le segment des supersportives exclusives.
Bref, pour impresionner la galerie, Ford devait taper fort. Voilà qui est fait.
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