En effet, le chiffre de 21 millions d'euros a été révélé par le syndicat CGT qui n'a pas pris la peine de détailler réellement à quoi correspondait cette somme lâchée dans la presse et au public. L'objectif était évidemment de heurter les consciences, un procédé qui a fait mouche puisque le consensus (droite, gauche, extrême droite, opinion publique et même certains patrons) est acquis pour dire à Philippe Varin, dirigeant d'une société qui licencie et demande à ses salariés restants d'énormes efforts financiers, de refuser cette somme.
La réaction est pour le moins légitime puisqu'on ne peut pas décemment rémunérer autant un dirigeant d'une entreprise qui connaît de si graves problèmes financiers et qui licencie et ferme des usines. Mais pour autant, il faut préciser à quoi correspondent vraiment ces 21 millions d'euros.
Pas 21 millions mais 7,75 millions étalés sur 25 ans
Cette somme est en fait une provision faite par PSA en vue du paiement de la retraite de son patron actuel dans le cas où celui-ci la prend effectivement, ce qui n'est pas encore le cas, Philippe Varin pouvant encore exercer dans une autre entreprise d'ici ses 65 ans (il en a 61 actuellement). Si c'était le cas, il ne pourrait donc y prétendre. Par ailleurs pour être en droit de toucher cette retraite, il doit aussi avoir effectué 5 ans à la tête du groupe, un terme qui sera atteint fin avril 2014, d'où certainement la raison de la période de « formation » laissée à Carlos Tavares avant qu'il ne prenne ses nouvelles fonctions. Si Philippe Varin part en retraite avant 65 ans, il n'aura pas droit à l'intégralité d'une somme qui n'est en aucun cas de 21 millions d'euros.
En effet, ces 20,98 millions provisionnés par PSA représentent l'intégralité de la somme, charges comprises (la taxe sur les retraites chapeau étant des 2/3 de la somme), que PSA devrait débourser pour payer une retraite complète de Philippe Varin. Lui, ne toucherait « que » 6,7 millions d'euros auxquels il faut ajouter ses droits obligatoires et conventionnels, ce qui porte le total à 7,75 millions d'euros.
Concrètement, Philippe Varin devrait pouvoir toucher dans le meilleur des cas 310 000 euros par an sur une durée de 25 ans ce qui n'est pas tout à fait pareil mais, soyons clairs là dessus, tout aussi difficile à admettre pour un patron qui n'a pas réussi à remettre le groupe à flot.
Notez dans le document ci-dessous que Philippe Varin n'est pas le seul dirigeant de PSA dans ce cas de figure.
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