Pour beaucoup d’amateurs, les années 60 auront constitué un petit sommet de créativité dans l’histoire du design automobile (mais pas seulement). Les Trente glorieuses touchent à leur fin, mais l’époque est optimiste, le plein-emploi est là et le progrès technique fait rêver de lendemains qui chantent. L’esthétique pop de l’époque trouve bien sûr un écho dans l’automobile, avec des créations qui empruntent souvent au domaine de la science-fiction. Et quand les stylistes peuvent s’affranchir des contraintes qu’impose un véhicule réaliste, leur liberté d’action est quasi-totale.
C’est ce qu’illustre le cas de la voiture rhomboïde, terme désignant un véhicule dont les roues sont disposées en losange, au bénéfice (du moins théorique) de la stabilité et de la sécurité, et qui va permettre à certains créateurs d’automobiles de charmantes audaces.
Dès 1923, le visionnaire Gabriel Voisin, industriel venu de l’aviation à l’automobile, avait déposé le brevet d’une voiture de ce type (voir illustration plus bas), avant d’y revenir en 1935 puis en 1967. Sans aboutissement en série, toutefois. D’autres projets verront toutefois le jour, et le salon Rétromobile 2016 permettra de découvrir cinq d’entre eux.
A commencer par l’Automodule, étonnante voiture sphérique créée en 1968 par Jean-Pierre Ponthieu pour les besoins de la cause publicitaire, et à bord duquel Caradisiac a eu le privilège de prendre place. A l’époque, Ponthieu avait résumé le concept ainsi : « une Automodule c’est très beau, et une automobile c’est très laid. »
Paris, date indéterminée : défaillance hydraulique d'une Automodule lors d'une séance photo.
Propulsée par une mécanique bicylindre à plat de Fiat 500 Giardiniera (le break 500), les trains roulants constitués de vérins hydrauliques (hauteur de caisse variable à loisir), dotée d’une transmission elle aussi hydraulique et de quatre roues directrices, ce qui lui permet de faire demi-tour sur place, l’auto aura été fabriquée à 5 exemplaires, dont un seul est encore recensé. Il a été conservé dans les recoins de la carrosserie MVR de Sartrouville (78), à l’abri des intempéries pendant des décennies, avant d’être localisé par Thierry Farges, responsable de l’événementiel de Rétromobile, chasseurs de trésors à quatre roues : « j’ai un ami qui y faisait les travaux de sa restauration de sa Citroën, et c’est lui qui m’a mis sur la piste de cette voiture. Il m’a invité à contacter les dirigeants de la carrosserie de sa part, ce que j’ai fait. Ce qui est extraordinaire, c’est que cette voiture qui n’est pas immatriculable n’avait aucune raison d’être préservée... » De fait, après avoir roulé quelques instants à son bord, on réalise à quel point l'auto est inadaptée à un usage réel : habitacle qui se transforme en four au moindre rayon de soleil, performances forcément anémiques, bruit terrible... En revanche, l'air ébahi des automobilistes et passants voyants rouler l'engin n'a pas de prix !
Outre l’Automodule, on découvrira notamment à Rétromobile l’Alamagny de 1947, au profil parfaitement symétrique, la Pininfarina X (1960) à l’aérodynamique très poussée, l’Ellipsis (1990) à forme ovoïde, et la City (1996), prototype de citadine électrique.
Caradisiac est partenaire du salon Rétromobile 2016 qui se déroule à Paris du 3 au 7 février.
Retrouvez tous les articles consacrés à Rétromobile 2016 www.caradisiac.com/theme--retromobile-2016/
Site officiel Rétromobile www.retromobile.com
Informations pratiques Rétromobile 2016
Dates : du mercredi 3 au dimanche 7 février 2016
Lieu : Parc des expositions, porte de Versailles, Paris
Horaires : mercredi et vendredi de 10h à 22h, jeudi, samedi, dimanche de 10h à 19h
Plein tarif : 16 € sur internet / 18 € sur place
Gratuit pour les moins de 12 ans
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération