C’est aujourd’hui que s’ouvre le salon de Detroit (9 au 22 janvier). Une édition 2012 qui devrait confirmer le renouveau de l’industrie automobile américaine. Toutefois, il ne faut pas se fier aux apparences…
Depuis toujours le salon de Detroit est le reflet de l’industrie automobile américaine. Les trois dernières années ont donc été particulièrement sombres, à l’image de la crise qu’ont traversée les géants américains : Ford, Chrysler et General Motors. Pour se redresser, les « Big Three » ont pris des décisions radicales, se débarrassant par exemple des marques non rentables, fermant des usines, investissant dans les énergies alternatives, dans les voitures plus compactes et accordant moins de rabais afin de privilégier les marges et non plus le volume. Les remèdes ont été radicaux mais le traitement a été efficace, comme le montrent les chiffres de vente 2011. Ainsi, le marché US a progressé en 2011 de 10 % avec près de 13 millions de véhicules vendus. On est loin des 17 millions de 2005 mais le spectre de 2009 avec seulement 10 millions s’éloigne. Cette embellie bénéficie avant tout aux marques locales, avec des augmentations respectives à deux chiffres (+ 26 % pour Chrysler, + 13 % pour GM et + 11 % pour Ford) et, sans surprise, ce sont les 4x4 et les pick-up qui trustent les premières places du Top 10 des ventes. Ces modèles dénommés « Light Trucks » représentent encore 52 % du marché, démontrant par là-même qu’ils ont toujours la cote auprès des automobilistes américains et qu’ils ont su résister, contre toute attente, à l’augmentation du prix du carburant. Ainsi, la première place est toujours occupée par le Ford F, modèle préféré depuis 29 ans (env +11 %). Il devance le Chevrolet Silverado (+ 12 %) et la Toyota Camry (-5,9 %).
L’Amérique de l’automobile va donc mieux, c’est un fait. Mais dans les détails, les choses ont énormément changé. Ainsi, Fiat a récemment annoncé avoir augmenté sa participation dans le capital de Chrysler. Elle se monte désormais à 58,5 % et la Vieille Europe est devenue un acteur majeur dans le segment automobile outre-Atlantique. Si l’importation de modèles 100 % européens est globalement un échec (Fiat 500 ou Smart Fortwo), les « Big Three » se sont rendu compte des « bienfaits » de la mondialisation. Ford par exemple est revenu à l’auto-mondiale. Une politique débutée avec la dernière Focus et qui est encore d’actualité pour la toute nouvelle Fusion, laquelle sera commercialisée en Europe sous le nom de Mondeo. La version européenne partagera 80 % des pièces avec la version américaine et sera assemblée en Belgique. Et c’est loin d’être fini puisque le nouvel Escape devrait donner naissance à la seconde génération de Kuga.
Même constat chez Chrysler/Fiat. La dernière Lancia Thema avait pris pour base la Chrysler 300 C en France et la réciprocité est également dans l’autre sens puisque la Dodge Dart présentée lors de cette édition reprendra la plate-forme de l’Alfa Romeo Giulietta.
A l’heure où les marchés émergents prennent une importance grandissante avec la montée en puissance par exemple du salon de New Delhi, et que certains constructeurs historiques comme Saab disparaissent de la scène internationale, les constructeurs semblent avoir leur recette pour échapper à la banqueroute. On ne peut que s’en réjouir.
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