C’est à Autoplus qu’on doit ce beau pavé dans la mare lancé dans son édition de cette semaine : carburants payés à prix d’or, nettoyages tous les jours, achats de nouveaux véhicules rubis sur l’ongle, l’Etat ignore la crise et ne regarderait pas à la dépense quand il s’agit de gérer son parc automobile.
Pierre-Olivier Savreux, journaliste à Autoplus et auteur de l’article, n’y va pas de main morte dans son enquête parue cette semaine dans l’hebdomadaire : toutes les dépenses de l’Etat liées à l’automobile sont décortiquées et les conclusions sont pour le moins choquantes. Cela commence par les chauffeurs des voitures officielles qui chériraient plus que tout leurs cartes de fidélité. Et pour gagner des points et ainsi obtenir des cadeaux, rien ne vaudrait des pleins des carburants les plus coûteux dans les stations-service les plus chères de Paris, ainsi que le nettoyage quotidien et poussé de leurs outils de travail. Sans parler du parc de 65 voitures de l’assemblée nationale pratiquement inutilisées mais entretenues scrupuleusement et des 95 Renault Velsatis achetées fin 2008 pour le ministère de la Défense pour 2,5 millions d’euros.
Pire encore, Autoplus n’hésite pas à montrer du doigt et à citer des noms. Dans la ligne de mire : Brice Hortefeux. Moins d’une semaine après son arrivée, le ministre de l’Intérieur aurait dépensé presque 100 000€ dans l’achat de deux Citroën C6 2,7l HDI Exclusive alors que son prédécesseur, Michèle Alliot-Marie, lui en aurait laissé deux du même modèle. Un bras de fer s’engage alors, puisque cette information a été tout de suite démentie par le Ministère par le biais de son porte-parole : « Brice Hortefeux n'a commandé aucun nouveau véhicule. Il a repris la voiture de fonction dont disposait Michèle Alliot-Marie. Une Citroën C6 avait été commandée avant son arrivée par l'administration, dans le cadre du renouvellement régulier du parc du ministère. Elle sera livrée fin 2009 et remplacera une autre voiture déjà en service depuis 2007, qui sera réattribuée ». Mais Pierre-Olivier Savreux persiste et signe : le ministère aurait bien commandé ces deux C6, une information qu’il tiendrait de Citroën même. Affaire à suivre.
Seul bon élève : Jean-Louis Borloo, ministre de l’écologie, ne céderait pas à l'appel de la puissante limousine mais roulerait en hybride. Bravo, Jean-Louis !
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