Certes, on ne peut que prendre l'air grave à l'annonce de ces 3.388 personnes tuées sur les routes en 2014. Et ce d'autant plus qu'elle signifie la fin d'une déflation à laquelle on s'était habituée depuis déjà douze ans. A partir de là, il y a deux manières de voir les choses. Celle d'une Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière qui s'étrangle en assurant que « cette remontée est d'autant plus inacceptable qu'elle état évitable. » Puis une autre, distillée par Pierre Chasseray, de l'association 40 millions d'automobilistes, qui relativise: « en termes de morts sur les routes, l'année 2014 est la deuxième meilleure année depuis que les statistiques existent. »
La vérité est sans doute à mi-chemin de ces deux points de vue. Reste un ministre de l'Intérieur qui semble ne pas céder à la panique en se réfugiant derrière une politique excessivement répressive, véritable arme de destruction massive des points d'un permis qui partirait en lambeau. Ce qui poserait d'autres problèmes, d'ordre économique et social. Bernard Cazeneuve est plus du genre « frappe chirurgicale » en appuyant là où ça fait mal, soit les infrastructures, y compris pour les piétons, les conduites addictives, et la discipline au volant. Qui ne se résume pas au respect de la vitesse, mais qui se prolonge, aussi, en gardant toute son attention, les mains sur le volant. De fait, le taux d’alcoolémie légal est abaissé à titre expérimental de 0,5 à 0,2 g/l pour les conducteurs novices et les oreillettes, casques et écouteurs vont être interdits au volant.
En 1973, les autorités recensaient plus de 18.000 morts en France. La mortalité a donc été divisée par cinq en un peu plus de quarante ans en France, alors que la circulation s'est faite plus dense. L'objectif des autorités est de regretter seulement 2.000 morts sur les routes en 2020. Les prochains comptes de 2015 sont donc déjà attendus avec intérêt. Les retrouvailles avec un fléchissement seraient plus qu'appréciées.
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