Réduire de 10 km/h la vitesse maximale autorisée sur nos réseaux secondaires, ça semblait pourtant bien parti.Manuel Valls avait embrassé le concept et nous avait alors promis une expérimentation à grande échelle. L'été en pente douce nous attendait. Et puis le CNSR s'est fait moins disert sur le sujet. Pourtant, trois scénarios sont sur la table : appliquer la mesure partout et sans délai. Un tirage au sort des tronçons livrés à l'expérimentation. Ou choisir les réseaux accidentogènes avec un bilan de départ, observer la modification des vitesses moyennes obtenues et calculer le gain en vies humaines. Réponse ? Le CNSR n'est ni pour ni contre, bien au contraire.


Un statu quo qui a fait sortir de ses gonds un Claude Got qui s'est fendu de son propre rapport rédigé sur la base des écritures saintes de son homologue Jan-Eric Nilsson. Qui a sa théorie : une diminution de 1 % de la vitesse moyenne entraîne une baisse de 4 % du nombre des accidents mortels. Une position que partage la présidente de la Ligue contre la violence routière, ci-devant Chantal Perrichon qui nous fait une sortie de route en affirmant que si le CNSR avait eu droit de cité en 1973, nous n'aurions même pas de ceinture de sécurité dans nos véhicules actuels.


On comprend que ces sommités soient contrariées. Pendant tant d'années, ils s'étaient habitués au monologue. Que l'on prête aujourd'hui une attention à l'association 40 millions d'automobilistes, à la FFMC ou encore la Ligue de défense des conducteurs leur est insupportable. Contre dire Monsieur Got c'est se faire accuser de désinformateur si ce n'est d'élément subversif alors que Madame Perrichon estime dans le quotidien le Monde que « le manque de gouvernance de la sécurité routière » explique la reprise de la mortalité. Bref, nos responsables sont sur la sellette. Et au vu de leurs calendriers et des derniers enjeux qui se sont faits jour tandis que d'autres tout aussi sensibles pointent à l'horizon, on peut avoir l'outrecuidance d'estimer qu'ils ont d'autres chats à fouetter.