Le Japon traverse en ce moment sa plus grave crise depuis la Seconde guerre Mondiale. Au-delà du traumatisme humain, c’est toute l’économie nippone qui est également affectée dont notamment l’industrie automobile. Quelles vont être les conséquences pour les constructeurs présents en France, Caradisiac a mené l’enquête.
Le séisme et le tsunami qui ont dévasté le Nord-Est du Japon vendredi dernier ont fait de très nombreuses victimes et sans doute perturbé toute l’activité du pays pour plusieurs semaines en raison de la destruction de routes et de la plupart des infrastructures. Comme les autres pans de l’économie japonaise, l’industrie automobile a été durement touchée. Ainsi, la plupart des constructeurs locaux ont décidé de fermer leurs usines durant plusieurs jours afin de faire un bilan des détériorations dans leurs unités de production mais également de d’établir une situation claire et précise de leurs fournisseurs et sous-traitants. Globalement, on peut dire que la plupart des sites d’assemblage seront fermés jusqu’au 20 ou 21 mars prochain
Mais quel va être l’impact de ces arrêts en France. Les livraisons vont-elles prendre du retard ? Il y aura-t-il des ruptures de stock ? Pour répondre à ces questions, Caradisiac a interrogé toutes les marques japonaises présentes sur notre territoire pour faire le point.
Honda
Pas de risque de retard dans l’immédiat car les commandes passées et les livraisons de 3 mois sont sur les bateaux. Au-delà de cette période, c’est beaucoup toutefois plus flou puisque le site de Suzuka qui fabrique tous les modèles hybrides de la marque (Jazz hybrid, Insight et CR-Z) est également à l'arrêt jusqu'à une date indéterminée. Les autres modèles fabriqués sur place et concernés par des coupures de production sont l’Accord et la Jazz essence
Infiniti
Aucun dégât à signaler du coté de la filiale de luxe de Nissan dont la principale usine (Tochigi), situé à 250 km au Nord de Tokyo a fermé pendant quelques jours pour faire le point avec les sous-traitants. Pas de retard majeur à prévoir car la marque a entre 3 et 6 mois de stock et d’autres véhicules sont à l’heure actuelle en cours d’acheminement sur des bateaux.
Mazda
Même son de cloche chez Mazda qui fabrique pourtant tous ses modèles sur place sauf le BT50. «Nos usines sont à 1 000km de la zone sinistrée dont nous n’avons pas été affectés, si ce n’est peut être certains fournisseurs. A court terme, aucun retard de livraison n’est à prévoir car nous avons plusieurs mois de stock en France, en Europe et sur les bateaux. »
Mitsubishi
Situation normale ou presque pour Mitsubishi dans les sites sont implantés dans le sud du pays. La production a d’ores et déjà repris.
Nissan
Bien que plus de 2300 véhicules Nissan et Infiniti avaient été détruits par le séisme et le tsunami, les choses reviennent progressivement à la normale sauf sur l'usine de moteurs d'Iwaki dont les réparations vont prendre plus de temps que prévu en raison des répliques. Malgré tout cela, peu de conséquences sont à prévoir car beaucoup de modèles sont assemblés en Europe. Sont assemblés au Japon le Z, la GT-R, le Juke 4x4 CTV et aussi la Leaf dont le début de carrière au mois de juin pourrait être perturbé par ces évènements.
Subaru
Pas d'impact sur les infrastructures ou les ports d’embarquement. Tout est Ok d’autant plus que le constructeur a du stock et des modèles en cours d’acheminement sur des bateaux.
Suzuki
Aucun problème pour Suzuki dont les usines sont au sud. S’il devait y avoir toutefois des retards, cela ne concernerait que peu de modèles car ce sont les Grand Vitara, Jimny et Swift 4x4 qui sont assemblés au Japon.
Toyota et Lexus
Chez ces deux marques, 60% des véhicules destinés au marché européen sont produits en Europe. Pour les autres, de nombreux exemplaires sont en mer, ce qui permet d’assurer une période de tranquillité d’environ 6 semaines. Néanmoins, on reconnait aussi le manque de visibilité au-delà de ce laps de temps.
Vous l’aurez compris, si vous avez commandé votre nouvelle voiture japonaise, il y a quelques semaines, la catastrophe qui s’est déroulée récemment ne devrait rien changé à votre livraison. On peut toutefois se poser des questions à plus longtemps terme. Même si la plupart des constructeurs ont délocalisé une partie de leur production en Europe, beaucoup d’incertitudes demeurent en raison notamment du risque nucléaire mais également de la capacité de l’économie nippone à se relever. Le temps du bilan n’est donc pas encore venu.
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