Skoda entend jouer du dynamisme et de l'émotion

Antoine Dufeu Le 23/06/2014, mis à jour à 13:30

En guise de conclusion de son article consacré au concept Vision C que Skoda dévoilait à l’occasion du dernier salon de Genève, Olivier Pagès écrivait : « Que l’on aime ou non, ce Vision C ne laisse pas indifférent. Clairement les lignes sont futuristes et la carrosserie est tendance. Affaire à suivre. » Suivons-la donc. D’un point de vue français, il n’est pas toujours évident de comprendre le positionnement d’une marque comme Skoda. En effet, les véhicules de petite taille occupent une place prépondérante sur le marché hexagonal, laquelle peut biaiser la lecture du positionnement de telle ou telle marque étrangère. La présentation d’un concept – le Vision C – de grande taille conjuguée à une offre RS (versions sportives) plus conséquente nous a incité à nous pencher sur l’offre actuelle de Skoda.

Skoda entend jouer du dynamisme et de l'émotion

Sur l’année 2013, (chiffres CCFA), la citadine Fabia aura représenté 36 % du mix produit des immatriculations de la marque en France. Arrivait en deuxième position (à 28 %) la berline familiale Octavia. Le troisième modèle était le SUV Yeti, avec 12 %. Il est à noter que la part de la Fabia n’a cessé de diminuer ces trois dernières années : 46 % en 2011, 41 % en 2012 et donc 36 % l’an passé. Celle de l’Octavia a subi quelques à-coups même si la tendance, à la hausse, ne laisse planer aucun doute (23 % en 2011, 20 % en 2012 et donc 28 % l’an passé). Le grand patron de Skoda s’exprimant il y a peu dans des médias étrangers expliquait à nouveau que la marque n’avait pas vocation à être une marque bon marché. Ce que les quelques données ici réunies corroborent. Encore nous fallait-il bien comprendre la situation particulière de Skoda en France. Luc Chausson, le directeur général de Skoda France, a bien voulu nous apporter son éclairage.

Un nouveau design

Le constructeur tchèque, qui doit en 2014 dépasser le million de véhicules vendus pour la première fois de son histoire, entend plus que jamais mettre l’accent sur l’émotion. Au mois de février dernier, le communiqué annonçant l’arrivée de la Vision C indiquait déjà que ce concept incarnait « un nouveau design plus expressif, plus dynamique et émotionnel ». Luc Chausson a commencé par nous confirmer que, compte tenu de l’attention portée aux budgets, la marque tchèque entend mettre l’accent dans les années à venir sur le design, d’autant qu’insister sur celui-ci doit permettre à la marque « de faire le pont avec son histoire ». Cette dernière est en effet riche de modèles innovants.

On l’a vu, la part de l’Octavia augmente dans les ventes du constructeur en France. Luc Chausson nous explique qu’en cela, « la France se rapproche de la moyenne mondiale » sachant que l’Octavia est le modèle Skoda le plus vendu au monde. Il nous apprend au passage que l’introduction de la dernière génération de l’Octavia a « permis de doubler les ventes aux entreprises de ce modèle ». Plus généralement, le directeur général de Skoda France précise que ce sont les finitions de deuxième et troisième niveaux que la marque vend le mieux sur le marché français. Selon lui, acheter Skoda est le signe d’un « achat malin ».

Emotion et dynamisme au programme

L’émotion via le design n’est pas le seul levier d’action de Skoda. Le constructeur tchèque entend également jouer du dynamisme, à travers ses versions RS. Pour l’Octavia, Skoda réalise « jusqu’à 15 % de ses ventes avec des RS, ce qui représente le double de la précédente génération ». A ceux qui pourraient estimer que les versions RS ne sont pas assez sportives (ou pas assez puissantes), Luc Chausson répond d’abord dynamisme et personnalisation.

Mais revenons au mix et à un modèle dont les ventes semblent peiner, la compacte Rapid, et plus particulièrement à sa variante Spaceback. La Rapid ne représentait en 2013 que 6 % des ventes de la marque en France. Luc Chausson explique « qu’en France, la Rapid Spaceback n’est pas encore tout à fait légitime sur son segment » et que ce modèle souffre encore « d’un déficit de notoriété » même si « les ventes augmentent doucement ».

En résumé, et alors que le prochain Mondial de Paris du mois d’octobre 2014 sera l’occasion pour Skoda de présenter une toute nouvelle génération de Fabia, le constructeur tchèque, sans aller empiéter sur les plates-bandes de marques cousines comme Volkswagen et Seat, entend plus que jamais mettre l’accent sur l’émotion par le style et le dynamisme par la personnalisation. Ce positionnement nous semble intéressant, autant par rapport à l'offre automobile en général qu'au sein même du groupe Volkswagen. On a d'ailleurs hâte de découvrir les lignes définitives de la nouvelle Fabia, entre-aperçues ici ou là. Il faudra aussi suivre l'évolution du cousin Seat qui, sur le marché français, peine encore à s'affranchir de sa dépendance à l'égard de l'Ibiza. Nous ne manquerons pas de nous intéresser prochainement au « cas Seat », mais c'est une autre histoire.