En réalité cher lecteur, je suis né avec la glisse dans le sang. Capable de faire drifter tout et plus encore, je me souviens de mon enfance quand je passais mon temps à faire fumer les pneus de mon tracteur électrique en roulant en crabe, juste pour impressionner les touristes de passage, comme le petit Tsuchiya venu du japon. Ce compte rendu de mon laborieux parcours initiatique d'apprenti drifter n'est là que dans un but : créer une proximité et une complicité avec vous dans un but d'identification, sinon on touche à mort rassurez vous, comme tous les pilotes du dimanche. A mort ! Bref il est temps d'aller prendre des cours..


L'angoisse


C'est donc le cœur plein de joie et d'anxiété que la journée démarre tôt, très tôt pour rejoindre la piste. Ma mission consiste à écœurer mon compagnon de circuit habituel lui aussi passé récemment à la propulsion et qui comme moi n'est qu'un peintre volant en main. Quelques glissouillades plutôt subies sont notre quotidien et si l'on commence à ne plus en avoir peur il nous faut absolument les maitriser, les comprendre, les dompter. Et il y a du boulot, on ne fait plus les malins aujourd'hui, c'est parti.


Très sincèrement en s'inscrivant à un stage de pilotage Drift nous avions plusieurs inquiétudes.


La première au sujet du matériel et des instructeurs. Robert et sa vieille 325i rouillée va-t'il nous accueillir dans sa combinaison de formule Renault (1962, une bonne année) qui ne ferme plus ? Est ce que l'on va se faire sortir de la piste à chaque erreur trop généreuse pour subir un savon en bonne et due forme ? Angoisse.


La seconde concernait la réalité du temps passé derrière le volant que l'on craignait n'être un vaste bluff, la somme en jeu n'étant pas négligeable et les rumeurs qui courent sur Internet ne sont pas là pour nous rassurer, du coup nous avons jeté notre dévolu sur une enseigne que je connaissais déjà bien pour limiter le risque.


Enfin notre dernière inquiétude venait tout simplement de notre niveau à la fin de la journée. Est ce que l'on va réussir à assimiler la technique, à la reproduire à la demande sans subir les volontés de l'auto ? Est ce qu'une journée suffit à transformer un débutant en dieu de la fumée et du travers de porc ? Le doute m'habite sur le trajet.


Les armes du crime


Bon. Fred ça l'amuse peut être de rouler en break diesel mais notre religion à mon coéquipier et moi même nous interdit de toucher à toute auto fonctionnant au carburant pour chaudières. Heureusement nous avions remarqué les autos qui s'alignent comme pour nous saluer à notre arrivée, au menu :


- Bmw m3 e36 (321cv)

- Bmw m3 e46 (une noire, une jaune)

- Nissan 370z coupé

- Nissan Skyline R33 de drift, modifiée à 400cv, vidée, arceautée, etc, à priori c'est une base de GTS25t

Stage de Drift : Caradisiac a testé pour vous

Du beau monde, rien en dessous de 300cv, on va bien s'amuser.


Le contenu du stage


Frédéric et ses acolytes Benoit et Mélanie nous accueillent avec un petit déjeuner qui est le bienvenue (vous ais je dit qu'il était vraiment tôt ?) puis direction la salle de briefing où l'on apprends tout ce qu'il faut pour évoluer en sécurité sur la piste, classique. J'essaie de récupérer un peu de sommeil à ce moment là, c'est toujours ça de pris pour la suite.


On ne reviendra plus dans cette salle par la suite.


Il fait beau et Fred nous montrera tout au long de la journée les différents ateliers en nous embarquant dans sa BMW 330d break, détaillant chaque exercice à effectuer tout du long de la piste. Et histoire de nous montrer qui est le boss ici il en profitera pour distribuer de l'angle comme personne dans son break diesel de papa. Ca calme.


Les ateliers donc, nombreux, rythmés, nous permettent de comprendre comment la voiture se déhanche au lever de pied, au frein, sur un gauche / droite, bref à dissocier volant, frein, accélérateur et regard. Tout d'abord en différenciant bien ces actions puis assez rapidement en les cumulant dans des situations diverses.


Appel / contre appel, lever de pied en courbe humide (puis sèche), transfert de masse avant / arrière, rien ne nous sera épargné et on commence à comprendre comment provoquer délicatement cette dérive après laquelle on courait à grand coup de volants furieux et inutiles. Niveau pédagogie c'est parfait, les conseils sont fréquents, on enchaine les tours, les sessions, on a pas le temps de s'ennuyer et notre première peur s'envole. On en aura pour notre argent et on va rouler, beaucoup.


Le temps passé au volant on ne l'a pas chronométré, mais on y passe vraiment beaucoup de temps, peu d'attente, on ne s'ennuie pas une seconde. Le plus étonnant étant qu'à aucun moment les moniteurs ne nous ont accompagné dans ces bolides. Nous n'avions ni radio, ni béquille électronique active et encore moins de bride sur ces avions de la route. Agréable.

Premier virage à la corde, second dans la pelouse..



Alors les enfants, ça drifte ?


Alors, qu'est ce que l'on apprends après une telle journée de stage ? En fait ça dépend.


Si nous avons pu voir un des quinze élèves peiner encore en fin de journée, tout le monde '(lui y compris) a sacrément progressé pendant la journée c'est très visible et ce dès 14h où les beaux passages commencent à s'enchainer et les travers s'amplifier. Les tête à queue se raréfient et quand la voiture décroche trop, nous les rattrapons presque facilement. La progression est flagrante.


Dans le lot personne n'arrivera en fin de journée à enchainer les virages sans cesser de glisser, en faisant une colonne de fumée comme celle que feront les instructeurs en nous emportant en fin de journée pour un ballet / baptême à deux voitures digne du championnat de drift D1. Impressionnant.


Pour vous donner une idée, aucun atelier n'était destiné à mettre la voiture en glisse avant le virage comme le font les pilotes de drift avec différentes techniques, un frein à main et des autos lourdement modifiées pour l'exercice.


Par contre nous étions plusieurs à réussir à faire de jolis powerslide sur le sec en sortie de courbe lente ou mi-rapide. La plupart des participants ne subissaient plus l'auto, ne faisaient plus n'importe quoi, bref on peut dire sans se tromper que le bilan est plus que positif pour l'ensemble des participants, après certains devront remettre le couvert un peu plus que les autres mais dans l'ensemble tout le monde est reparti avec le sourire.

De l'extérieur ça rends moyennement, mais à l'intérieur on ne voit plus la piste par le pare-brise !!



Bilan


Notre but en nous joignant à ce cours, était de maitriser les sorties de virage en glisse de nos propulsions. De maitriser l'angle, de ne plus subir les coups de raquette, de savoir rattraper une auto qui part à la faute, de savoir doser les gaz pour contrôler notre angle et de faire tout cela tour après tour. Pour tout dire le stage a eu lieu un vendredi et nous roulions déjà vers un circuit ce lundi pour vérifier nos acquis avec notre volant en main.


Mon acolyte un peu plus propre sur la piste (et moins souvent en dehors) était plus que satisfait de ce stage, il avait parfois un peu de mal à mettre beaucoup d'angle mais glissait régulièrement, sans sorties de piste, appliqué qu'il était à suivre chirurgicalement les instructions tout au long de la journée. De l'extérieur le spectacle n'est pas aussi impressionnant que derrière le volant, mais comme le but n'est pas de faire des colonnes de fumée, le but était atteint.


Le lundi sa jolie BMW 130i prenait de l'angle à la demande et seul l'absence de DGL le laissait parfois sur la faim. Mais clairement une étape cruciale était franchie et les inquiétudes éradiquées pour faire place désormais à une belle marge de progression et une attaque sur piste débarrassée de toute anxiété quant au train arrière. Fini les hésitations, place à la compréhension et à un rythme élevé pour une auto intégralement de série. Joli.


De mon côté j'ai été souvent à la faute par excès d'optimisme en début de journée, essayant de prolonger ma glisse ou de faire fumer les pneus le plus possible. Ces situations encore trop extrêmes pour moi se soldaient en jardinage en bord de piste une fois sur deux. Mais passé la mi journée j'arrivais enfin à enrouler le volant parfois jusqu'à la butée avec une pédale de gaz solidement enfoncée. J'ai clairement appris à mettre de l'angle, à débraquer sans coup de raquette et en cas de coup dur à récupérer la situation sans la laisser s'empirer à l'excès.


Stage de Drift : Caradisiac a testé pour vous
Jusqu'à cet angle là, on ressort vite et sans soucis - (crédit photo Fabvt )


Le lundi suivant, un peu moins fin que mon coéquipier, mon style a eu beaucoup de mal à dompter une s2000 très vive et joueuse. Le moteur nettement moins coupleux que les voitures du stage ne m'a pas facilité la tâche et j'ai gratifié mes fans de quelques ballets improvisés de belle ampleur. Mais très vite la situation s'est calmée et les virages adaptés à la glisse se souviennent encore de quelques figure qui me firent rire de joie pendant que je priais le dieu DGL. Miam.


Stage de Drift : Caradisiac a testé pour vous
Là par contre ça passait, c'était beau ! (crédit photo Fabvt )



Où suivre ce stage ?


Là c'est un moment délicat. Est ce que le rédacteur de l'article est un vendu qui vante les mérites d'un stage offert dans le seul but de faire une opération de communication ? Et pourquoi cette structure et pas une autre ?


A vous de voir, en ce qui nous concerne nous avons effectué à titre personnel, pour progresser lors de nos sorties circuit et conduire en toute sérénité une propulsion à rythme élevé. Pas pour écrire un article. D'ailleurs je n'avais pas emporté mon appareil photo pour l'illustrer, c'est dire, d'où le peu de photos dans cet article (photo prises lors du stage et vidéos avec un simple iPhone).


Mais le stage a été tellement bien encadré, le résultat tellement satisfaisant et les autres élèves tellement heureux que j'avais envie de faire cet article pour partager avec vous cette expérience. Ceux d'entre vous qui hésitaient encore à suivre ce genre de stage pour les raisons que j'énonçais plus haut et peut être d'autres encore peuvent être rassuré. Un stage qui permet vraiment de jouer avec les autos, de progresser fortement et tout ça en une journée ça existe.


Pro'Pulsion à Dreux


La structure qui a subit mes assauts répétés dans la pelouse jouxtant la piste en début de journée est connue, il s'agit de Pro'Pulsion. Je vous conseille la formule drift sur une journée (549€, actuellement en solde à 494€), c'est ce qu'il faut pour valider vraiment ce que vous apprenez et repartir avec du bagage.


Au premier abord le prix du stage semble élevé, mais quand on voit ce que les voitures subissent jusqu'à ce que l'on arrive à rouler propre, le temps que l'on passe au volant, la disponibilité des moniteurs, franchement ça vaut le coup et mieux vaut une telle leçon à son juste prix qu'un stage low cost et frustrant qui affiche un prix plus alléchant sur Internet.


Le stage Drift, testé et approuvé par Caradisiac.com !


Stage de Drift : Caradisiac a testé pour vous

Je vous laisse car maintenant que je possède mon permis de mettre les auto de travers j'ai déjà Eddy Clio qui veut faire un shooting avec une limousine rallongée de 10m à mettre de travers place de l'Etoile. Sacré Eddy, il ne changera jamais. Ensuite j'irais rejoindre Ian Solo pour lui expliquer comment drifter son Faucon Millenium. Sacré stage !