Les opérations coup de poing contre ce qu'il faut à présent appeler le service de transport entre particuliers au tarif sans concurrence ne sont plus loin de passer du sens figuré au sens propre. Lorsque les forces de l'ordre sont obligées d'intervenir pour éviter un lynchage, c'est que le malaise est tout de même grand. La nuit dernière, sur les Champs-Elysées, des taxis en chasse ont obligé des passagers à descendre d'une voiture UberPop.
Ceci c'est à Paris, mais depuis quelques jours on dégonfle les pneus des voitures à Strasbourg tandis qu'à Marseille et à Nice, on s'organise en meute d'une cinquantaine de personnes pour jeter farine et œuf sur cette concurrence jugée déloyale. Et elle en a effectivement tous les atours avec qui plus est des soucis de sécurité. La question de l'assurance lors de la course n'est pas garantie alors que lors d'une opération de contrôle, mais légale celle-là, car policière, un chauffeur UberPop a été mis en garde à vue car récidiviste mais aussi sans permis de conduire.
Les policiers, en effet, contrôlent : plus de 420 procédures judiciaires ont été engagées depuis janvier à l'encontre de taxis non-professionnels qui utilisent l'application UberPop. Les Préfets prennent aussi des arrêtés d'interdiction. Mais la justice, elle, ne trouve parfois rien à redire. On rappellera que le 11 juin dernier, le tribunal correctionnel de Paris a estimé que « le transport onéreux d'une personne est insuffisant à caractériser le délit d'exploitant de taxi sans autorisation de stationnement, qui suppose que soit caractérisé un stationnement ou une circulation sur la voie publique en quête de clientèle. » Une démarche que l'application par téléphone évite. Ce n'est qu'au mois d'octobre avec la décision de la Cour d'appel de Paris sur la légalité ou non d'UberPop que l'on en saura plus sur le cadre juridique de cette activité.
Une échéance bien trop éloignée pour les taxis qui préviennent : le 25 juin, la chasse à l'homme UberPop va reprendre. « Le 25 juin, on ne pourra plus contrôler les troupes », a prévenu un syndicaliste de la CFDT. Voilà qui n'augure rien de bon.
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