Pour Jean-Vincent Placé d'Ecologie Les Verts, il n'y a pas d'alternative : «  A terme, il faut interdire ce carburant. Il faut indiquer le cap, dans les trois ans, d'interdiction d'utilisation du diesel dans les grandes villes. Ce sont des mesures notamment européennes qui commencent à se mettre en place et nous, comme souvent, nous sommes à la traîne. Premièrement, il y a des niches fiscales qui favorisent le diesel dans notre pays et celles-là, il faut progressivement les supprimer. J'en ai parlé à Jérôme Cahuzac, ministre du Budget et il n'a pas été très réceptif. Le débat parlementaire, j'espère, fera avancer la cause.

Sans vouloir accabler Peugeot, avec leurs voitures hybrides diesel, ils ont deux messages contradictoires ! Ça devient ridicule. »


Étonnamment, les pétroliers poussent dans le même sens mais pas pour les mêmes raisons puisqu'ils demandent un rééquilibrage des taxations entre essence et diesel. L'Union française des industries pétrolières explique qu'ils sont favorables à un réajustement des taxes dans les 2 sens, à savoir une baisse de celles sur l'essence et une augmentation de celles sur le diesel. Le problème est que la demande trop importante en diesel oblige à importer du gazole alors que l'on produit trop d'essence. Reste que comme les Verts, l'Ufip indique que l'important est de commencer tout de suite à rééquilibrer ces taxes car cela prendra du temps.


De son côté, l'association 40 millions d'automobilistes rebondit sur le projet d'interdire les diesel dans Paris en expliquant que c'est un nouveau coup dur porté aux automobilistes alors que ceux-ci ont été encouragés durant des décennies à privilégier les moteurs fonctionnant au gazole. De plus, la politique autophobe purement parisienne commence à agacer sérieusement. Entre l'interdiction des voies sur berge, les 23,000 places de parking supprimées, il est vrai qu'être automobiliste à Paris relèvera bientôt du sacerdoce. Reste que l'association pointe du doigt le fait que la future norme Euro VI nettement plus draconienne en matière d'émissions de particules fines va entraîner un surcoût de 2000 euros des véhicules diesel qui va automatiquement rendre les citadines diesels inintéressantes et donc invendables. Dès lors, pourquoi interdire et faire supporter encore une fois aux usagers l'incompétence (inconscience) des pouvoirs publics et des industriels ?


Bref, les conclusions de cette conférence environnementale seront intéressantes à plus d'un titre.