Le sport automobile, ça devient parfois terriblement ennuyeux lorsqu’il s’agit de contempler une procession de gentils pilotes bien trop honnêtes pour oser froisser la carrosserie de leur monture au risque de titiller les instances sportives, toujours prêtes à dégainer d’un stop & go souvent castrateur. Mais parfois, c’est quand même beau. C’était beau par exemple ce week-end au pays des kangourou où se courrait une épreuve dont seuls les Australiens sont capables, les terribles 1000 miles de Bathurst qui ont une nouvelle fois apporté leur lot habituel d’accidents et de passes d’armes impressionnantes. Mais en Californie, c’était encore bien pire.

La finale du championnat ALMS 2009 se tenait donc à Laguna Seca ce même week-end. Une épreuve remportée par une Acura pendant que la seconde remportait le titre.

Mais en ALMS, les luttes les plus terribles ont toujours lieu en catégorie GT2, c’est une tradition. Personne n’a encore oublié le finish d’anthologie des 12 Heures de Sebring 2007 entre la Porsche de Jorg Bergmeister et la Ferrari de Jaime Melo. En difficulté lors de l’ultime boucle de l’épreuve, ce dernier parvenait à garder la tête au prix d’une lutte infernale où les deux autos se frictionnaient généreusement, au point de susciter la colère chez Porsche où on exigeait des sanctions pour la Ferrari.

Pour Laguna Seca, on prenait presque les mêmes, mais en version hardcore : dans le rôle du chasseur, la Corvette C6.R de Jan Magnussen, fondant sur la Porsche de Jorg Bergmeister avant le dernier tour de la course. La nuit est tombée et pendant que les Acura passent tranquillement le drapeau à damier, les deux furieux partent pour un dernier tour de folie.

Nouvelle venue au sein des pelotons de l’ALMS, la Corvette veut à tout prix sa première victoire de la saison et Magnussen tente tout pour passer la Porsche, déjà titrée grâce à l’abandon de la Ferrari Risi. Première tentative au bout de la ligne droite. Magnussen se porte à l’extérieur, puis se retrouve les quatre roues dans la terre.

Puis vient enfin le tout dernier virage avant le drapeau à damier. Magnussen revient comme un boulet sur la Porsche, le touche, puis parvient à se porter sur son coté gauche. La première victoire pour une Corvette GT2 est en vue mais les vieux fantômes de Sebring dictaient à Jorg Bergmeister de ne pas se faire avoir une seconde fois : la Porsche envoie un grand coup de portière dans la Corvette pour coller l’américaine contre le mur. Prise en sandwich entre le béton et la tôle, la Corvette partait ensuite en tête à queue ( effet queue de poisson ? ) et venait rectifier le mur de droite, pour échouer finalement quelques mètres après la ligne d’arrivée. Waouh.

La vidéo parle pour elle-même.

Pour ceux qui l’ont oublié, voici l’arrivée des 12H de Sébring entre la Ferrari et la Porsche.