Doit-on encore présenter la Hennessey Venom GT ? Peut-être pour ceux qui ont vécu dans une grotte au Népal ces dernières années. Il s'agit d'une voiture complète développée par le préparateur texan Hennessey dont la spécialité est la suralimentation poussée sur des modèles locaux pourtant pas connus à la base pour être fainéants, comme la Chevrolet Corvette, la Dodge Viper ou la Ford GT.

Pour être plus précis, elle est construite sur la base d'une Lotus Elise/Exige mais ne garde de la petite Anglaise que le toit, les portes, les vitres latérales et le pare-brise, le tableau de bord, le cockpit, le plancher, la ventilation, les essuie-glaces et les phares. Tout le reste part à la décharge, dont le moteur qui est remplacé par une usine à gaz nécessitant un prolongement de l'empattement pour pouvoir l'héberger : il faut dire qu'un V8 d'origine Chevrolet tout en aluminium cubant 7,0 l épaulé par deux turbos Precision Turbo et toute la plomberie l'accompagnant nécessite effectivement de pousser un peu les murs quand le locataire précédent était un 4 cylindres 1,8 l, même avec un compresseur.

Pour faire court, la création de John Hennessey respecte donc les trois dictons « light is right », « there is no replacement for displacement » et « N/A is the expensive way to go slow » et cela se traduit dans les chiffres : 1 200 kg pour 1 200 ch et 1 566 Nm, vendu contre la bagatelle de 450 000 €.

Et sur le bitume, ça donne quoi ? Évidemment, avec toute cette puissance envoyée aux seules roues arrière, même si ce sont des Michelin Pilot Super Sport 345/30/20, il est inévitable qu'une partie de la cavalerie va se transformer en fumée et en crissement de pneu ou être tempérée par l'antipatinage. Jusqu'en quatrième. Mais après 200 km/h, plus aucun problème, ce qui se traduit dans les chiffres : à 200 km/h, la Venom GT est à 9 dixièmes de la Bugatti Veyron Super Sport (7,96 s contre 7,1 s) mais l'Alsacienne se fait ensuite déposer puisqu'elle atteint la barre des 300 km/h en 17,7 s contre 13,48 s pour l'Américaine, qui poursuit ensuite sa route jusqu'à 370 km/h en 19,96 s. Presque sans effort.

Twitter : @PierreDdeG