Virée vidéo - GUMBAAAAALLLLL 3000 2014 : des furieux ? où ça ?

Patrick Garcia Le 21/06/2014, mis à jour à 16:33

L'enfer était annoncé, il devait déferler sur la France et nous, plutôt que fuir, nous nous y sommes plongés avec curiosité. Le Gumball 3 000 traversait l'Hexagone dans son périple entre l'Angleterre et Ibiza, nous avons fait un bout de chemin avec eux dans une sportive rouge de nationalité italienne (une Abarth 595 Turismo quoi) sobrement décorée, à la poursuite d'une autre italienne encore plus appétissante, la 695 biposto qui est officiellement en vente ! Voici notre reportage en direct de l'Enfer.

Virée vidéo - GUMBAAAAALLLLL 3000 2014 : des furieux ? où ça ?

Dans l'antre du diable

La troisième étape européenne du sulfureux Gumball 3 000 partait de Paris pour rejoindre Ibiza via Albi soit plus de 1 000 km pour une grosse centaine de Gumballers pas très anonymes dans leurs supercars bariolées. Curieux de nature, nous nous sommes dit qu'il serait intéressant d'intégrer la horde que l'on dit sauvage, arrogante, dangereuse et totalement déjantée pour voir ce qu'il en retourne.

Pour suivre la meute bruyante, Abarth qui engageait la spectaculaire biposto 695 finalement commercialisée après sa présentation à Genève a mis à notre disposition une 595 Turismo de 160 ch dont on se disait avant le départ qu'elle aurait bien du mal à suivre le rythme. Il faut dire que le parc fermé sous le pont Alexandre III a de quoi faire frémir le journaliste chargé de faire des images sur un parcours de 750 km à effectuer dans un timing sidérant. Ferrari 458 Italia et Spéciale, F12, FF, Lamborghini Aventador par paquet de 3, McLaren P1, Corvette Stingray, Audi R8, Aston Martin, Spyker, Bentley, Viper, Rolls, vieille Jaguar, AMG 6x6 Brabus, BMW Z4 GT3, barquette Rebellion, Nissan GT-R, Dodge, Ford GT … et au milieu, notre Abarth de 160 ch ! Parvenir à suivre au moins quelques secondes ce genre d'engin sur un parcours quasi exclusivement autoroutier (le Gumball n'est pas le Tour Auto) pour faire quelques images semble avant le départ une mission casse-gueule sans garantie de succès.

750 km à faire, perdus 600 m après le départ

Bref, on commence sérieusement à regretter une sortie du lit à 6 heures du matin après un coucher à 1h du matin. En effet, notre conscience professionnelle nous a fait attendre jusqu'à 23 h 30 l'arrivée des Gumballers à la soirée prévue mais, étant arrivés à Paris avec 2 à 3 heures de retard, il paraît que les courageux ne sont venus que vers 0 h 30 !

Bref, David Hasselhoff, Xzibit, Jon Olsson, DeadMau5 et consorts resteront invisibles pour nous. Jusqu'à quand, on ne le sait pas. Nous avions programmé un départ à 7 h 30 pour prendre de l'avance sur les fous furieux annoncés que l'on imagine fondre sur nous à 280 km/h sur le parcours à 90 % autoroutier, mais, l'organisation à l'italienne étant ce qu'elle est, à 9h nous sommes toujours là alors que les premiers Gumballers ont déjà décollé. Et comme si cela ne suffisait pas, on foire notre départ en nous perdant lamentablement au bout de 500 m dans les rues de Paris (bon, on suivait un concurrent ainsi que des « parisiens », on a donc des circonstances atténuantes !). Tout cela va rajouter au sentiment naissant qu'on est en train de tout rater. On se consolera en voyant débarquer de façon inattendue (par la route !) la Renault Twin Run venue profiter de l'évènement.

Forces bleues

Finalement, le GPS retrouvera le chemin et nous permettra même d'éviter le premier « poste de contrôle » de nos amis en bleu à la sortie de Paris au premier péage. L'orage va nous accompagner sur les premiers kilomètres d'un long périple qui sera, avouons-le tout de suite, particulièrement ennuyeux. Notre rythme de croisière au milieu de la circulation est parfaitement légal comme celui de tous les concurrents qui nous entourent. Nous aurait-on menti ? Une bonne partie de l'autoroute (A20 et A75) file ensuite à travers la forêt dans de longues portions rectilignes quasi désertes et souvent en descente, des endroits parfaitement dangereux où évidemment se poste un des comités d'accueil les plus prolifiques. Évidemment, il y aura quelques prises mais on ne me fera pas dire que ces gens avaient un comportement dangereux dans leurs supercars cruisant en sous-régime entre 160 et 200 km/h sur des 2 ou 3 voies désertes. Les Gumballers fous furieux slalomant sans respect au milieu d'une circulation dense, je n'en ai pas vu et l'ambiance était plutôt bon enfant lorsque nous nous croisions. Maintenant, cette attitude globalement respectueuse est aussi très probablement le fait de cette présence policière qui pousse les participants à ne pas jouer les décérébrés, j'en suis conscient et j'en conviens. Bref, tout va pour le mieux et heureusement que quelques haltes sur circuit sont prévus pour se dégourdir les jambes et les bras mais aussi pour décrasser la mécanique.

David Hasselhoff fait le plein de K2000

Finalement, le plus grand frisson de ce parcours se passera sur une aire d'autoroute où nous retrouvons quelques Gumballers dont David Hasselhoff que nous conseillerons sur le type de carburant à mettre dans sa nouvelle K2000 (une Nissan GT-R équipée de la célèbre loupiote rouge). Il faut bien avouer que sur ce trajet rectiligne parcouru à rythme de sénateur, la notion de plaisir de conduite est totalement absente et que s'adapter aux variations souvent incohérentes des limitations de vitesse autoroutières de notre beau pays est énergivore et particulièrement stressant. Bref, le Gumball qui traverse la France en 2014, c'est comme la route des vacances pour tout un chacun, ça n'a rien de particulièrement amusant. J'oserai presque dire que c'est même moins dangereux, les routes étant franchement moins encombrées. Bref, voilà un constat pas franchement attendu et qui contraste salement avec ce que veulent faire croire certains papiers dans des médias parfaitement diligentés. Non, les moments les plus chauds sont à vivre lors des arrivées sur les étapes (Paris et Albi pour nous) où plusieurs centaines de fans au parfum viennent se rincer l'œil et remplir de clichés leurs cartes mémoire, ce qu'ils n'auront pas l'occasion de faire ailleurs, les autos inscrites étant pour beaucoup assez rares.

Test grandeur nature pour la 695 biposto

Pour le reste, nous avons fait un bout de chemin derrière (et devant) l'étonnante 695 biposto, son habitacle de pistarde, ses suspensions réglables et sa boîte à crabot avant de pouvoir monter à bord pour un rapide tour du circuit d'Albi. Pas suffisant pour tirer une quelconque conclusion sur un engin qui, faute de climatisation et de vitres descendantes peut se transformer en cocotte-minute lorsque vous roulez face au soleil. Par contre, ça souffle pas mal et ça détale sacrément vite. Pour mémoire, la 695 biposto qui émarge à seulement 997 kg envoie 190 ch à la route, de quoi abattre le 0 à 100 km/h en 5,9 secondes et atteindre 230 km/h. Le modèle optionné présent sur l'épreuve tournait autour de 60 000 euros, la version de base naviguera autour de 40 000 à 45 000 euros. Premiers essais et commercialisation programmés pour l'automne.

Des furieux ? Où ça ?

Le Gumball français était bien sage en 2014 et on ne peut s'empêcher de penser que dans un tel « rallye routier » et avec de telles autos, il est dommage de s'interdire les plus belles nationales de notre pays. Un constat qui laissera fatalement le sentiment que ces participants ne sont pas pour la plupart de vrais amateurs de « conduite ».

Reste des images étonnantes de voitures rares que je vous invite à aller découvrir dans le portfolio. Vous y verrez même une voiture de police flashée (par notre appareil photo). C'était Guuuummmmmmbaaaalllllllllll !