L'affaire se déroule jeudi soir à Nantes. Une femme portant le niqab est arrêtée par la police alors qu'elle circulait au volant de sa voiture. Après avoir dévoilé son visage pour que les agents puissent constater qu'il s'agissait bien d'elle sur les papiers qu'elle leur avait tendu, elle se voit infliger une amende d'un montant de 22 euros pour « circulation dans des conditions non aisées ». Pour elle, « c'est de la discrimination pure et simple », mais pour les policiers le niqab aurait pu la gêner en limitant son champ de vision. Interrogée, la DDSP (Direction départementale de la sécurité publique), ne semble pas choquée outre mesure par cette décision et explique que le choix de verbaliser ou non est laissé « à la libre appréciation de l’agent verbalisateur » qui dans ce cas estimait qu'il pouvait y avoir « un risque pour la sécurité ».


La verbalisation se base ici sur l'article R. 412-6 du code de la route qui stipule que « tout conducteur doit se tenir constamment en état et en position d'exécuter commodément et sans délai toutes les manoeuvres qui lui incombent. Ses possibilités de mouvement et son champ de vision ne doivent pas être réduits par le nombre ou la position des passagers, par les objets transportés ou par l'apposition d'objets non transparents sur les vitres ».


L'avocat de la plaignante, lui, n'a pas manqué de réagir avec force : « Nous sommes quand même dans le pays des droits de l’Homme ! Le port du voile sur la voie publique n’est pas prohibé, que je sache ? Si ne voir que les yeux constitue une infraction, alors il faudrait interdire au GIGN de conduire avec des cagoules ! », a-t-il déclaré.


La plaignante a fait opposition à sa contravention ; c'est désormais au tribunal de proximité de trancher.