La Conférence des Nations unies sur le changement climatique va se dérouler du 1er au 12 décembre 2008 à Pozna (Pologne). Elle réunira les 192 parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), parmi lesquelles les États-Unis et les 183 parties au protocole de Kyoto. La délégation de l'Union européenne sera dirigée par le ministre de l'Ecologie Jean-Louis Borloo, le ministre tchèque de l'Environnement Martin Bursik et le commissaire chargé de l’environnement Stavros Dimas.
Les objectifs de la Commission européenne et des États membres de l'Union européenne : faire passer à la vitesse supérieure les négociations internationales dédiées au nouveau traité mondial sur le climat ; insister sur les progrès à réaliser dans plusieurs domaines. Cette Conférence de Pozna représente ainsi une étape décisive dans les négociations internationales qui ont débuté à Bali en décembre 2007 et qui devraient déboucher sur la conclusion d'un nouvel accord à Copenhague fin 2009.
Stavros Dimas a expliqué : "La crise financière a démontré qu'il est insensé d'ignorer des signes annonciateurs évidents. Nous ne pouvons pas nous permettre de reproduire cette erreur avec le changement climatique si nous voulons éviter des conséquences économiques et sociales dangereuses, voire catastrophiques, dans les décennies à venir. Même s'il est trop tôt pour espérer des avancées majeures, la conférence de Pozna doit permettre de passer des discussions exploratoires aux négociations concrètes et envoyer un signal clair indiquant que le monde est en bonne voie pour conclure, dans un an à Copenhague, un traité ambitieux sur le climat."
La Conférence de Pozna marque une occasion importante de faire le point sur les négociations menées jusqu'ici, d'accélérer leur rythme, de faire d'autres progrès et de jeter des bases solides pour la dernière année de négociation. L'Union européenne évoquera la réalisation des résultats clés suivants :
- accord sur un programme de travail clair afin de guider les négociations en 2009, comprenant une éventuelle réunion ministérielle extraordinaire vers le milieu de l'année ;
- progrès en vue de l'adoption d'une "vision commune" étendue de l'action coopérative, y compris des objectifs pour 2020 et 2050 ;
- un examen approfondi de la manière dont le protocole de Kyoto peut être amélioré et renforcé ;
- une décision visant à rationnaliser la gestion du Mécanisme de développement propre prévu par le protocole, moyen
de financement et de technologie destiné à soutenir un développement à faibles émissions de carbone dans les pays en développement : elle est possible et pourrait être mise en œuvre immédiatement ;
- une décision ferme quant à la manière de rendre opérationnel le plus
rapidement possible le Fonds d'adaptation prévu par le protocole de Kyoto à l'intention des pays en développement, en surmontant les difficultés initiales.
La rencontre à haut niveau prévue dans le cadre de la Conférence de Pozna se concentrera sur la définition de la vision commune et sur le mode de financement du futur accord. Elle sera précédée les 8 et 9 décembre par une réunion internationale des ministres des finances à Varsovie. Tout le monde s'accorde à dire que le nouveau traité doit s'attaquer au déboisement des forêts tropicales, responsable d’environ 20 % des émissions mondiales. La Commission européenne mentionnera ses récentes propositions visant à réduire de moitié le déboisement de ces forêts d'ici 2020 et à stopper la diminution de la couverture forestière de la planète d'ici 2030. Elle propose notamment d'établir un mécanisme mondial pour le carbone forestier afin d'aider les pays en développement.
Les ambitions de l'Union européenne pour un nouvel accord mondial
L'Union européenne s'est engagée à réduire d'ici 2020 ses émissions de 20 % minimum par rapport aux niveaux de 1990, cette réduction pouvant aller jusqu’à 30 % si d'autres pays développés prennent un engagement similaire dans le cadre d'un nouvel accord mondial. Le train de mesures législatives sur le climat et l'énergie proposé par la Commission en janvier 2008 contribuera en grande partie à la réalisation de ces objectifs. Ces mesures entrent dans leur dernière phase de négociation et seront à l'ordre du jour de la réunion du Conseil européen des 11 et 12 décembre, qui coïncide avec les discussions à haut niveau à Pozna. Le futur cadre, qui concernera la période postérieure à 2012 suite à l'échéance des objectifs d'émission fixés par le protocole de Kyoto, sollicite la participation de tous et devra aborder le changement climatique selon une approche étendue et ambitieuse. Les pays développés devraient diminuer drastiquement leurs rejets de gaz à effet de serre d'ici 2020 et aider les pays en développement à adopter des modèles de développement économes en carbone et à s'adapter aux incidences du changement climatique, grâce à une aide technologique et financière.
L'Union européenne souligne que le réchauffement climatique ne doit pas dépasser de plus de 2 °C les niveaux de l'époque préindustrielle. Les scientifiques affirment que le risque de bouleversements environnementaux irréversibles et potentiellement catastrophiques augmentera sensiblement au-delà de ce seuil. Afin que l’on puisse rester dans cette limite des 2 °C, les émissions mondiales devront cesser de croître d'ici 2020 puis être diminuées de moitié par rapport à leurs niveaux de 1990 d'ici 2050.
Pour stopper la hausse des émissions mondiales, les pays développés devront d'ici 2020 réduire leurs émissions collectives de 30 % par rapport aux niveaux de 1990. Les nations en développement, dont les grandes économies émergentes, devront freiner la croissance de leurs rejets en les maintenant 15 à 30 % en dessous des niveaux prévus pour 2020 en l'absence de mesures spécifiques.
Il y a du boulot sur la planche : cela va être difficile d'accorder tout le monde !
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