À contre-courant : les alternatives thermiques au SUV Smart #3
Il est mignon le SUV électrique de Smart que la marque nomme Smart #3. Il affiche une allure de faux coupé qui est la mode actuellement. Mais là ou bât blesse, c’est que même avec la batterie la plus grosse (66 kWh), l’autonomie est réduite. Ainsi sur l’autoroute il faudra recharger tous les 250 km et passer 30 minutes à attendre que la batterie passe de 10 à 80 % de charge. Pour éviter ça, dans ce nouvel « à contre-courant » vous trouverez trois alternatives thermiques au Smart # 3.
À contre-courant
Les eurodéputés l’ont décidé : plus aucune voiture neuve, essence, hybride ou diesel ne pourra être commercialisée à partir de 2035. Place donc aux voitures électriques dont les ventes augmentent, mais qui ne représentent pour l’instant qu’un peu plus de 2 % du parc roulant en France.
Mais encore trop cher ces voitures électriques ? Pas assez autonomes ? Sans doute, et c’est pourquoi Caradisiac vous propose de ne pas oublier le « thermique » si vous souhaitez acheter une auto, qu’elle soit neuve ou d’occasion. D’ici à 2035, vous avez encore le temps de faire vos emplettes dans les gammes thermiques des constructeurs.
Vous êtes d’ailleurs nombreux à avoir fait ce choix. Ce n’est pas un hasard si le diesel représente (sur l’année 2023) encore plus de 70 % des carburants distribués en France et qu’il représente 50 % des achats de voitures d’occasion. En revanche, il est en baisse en ce qui concerne les voitures neuves (l’offre des constructeurs se réduisant aussi) passant de 15,8 à 9,7 % en 2023. Quant à la voiture à moteur essence elle représente encore 36,2 % des ventes en 2023, les motorisations hybrides (full hybride, mild hybride et hybride rechargeable) atteignant désormais les 33,3 % des ventes de voitures neuves.
Avec sa rubrique « À contre-courant », et au-delà du jeu de mots, Caradisiac veut attirer votre attention sur des modèles thermiques plus intéressants que leurs concurrents électriques. Non, le « thermique » n’est pas mort.
« Le courant » : Smart #3 272 ch, batterie 66 kWh, finition Premium à 45 315 €.
Désormais la marque Smart est une copropriété du groupe allemand Daimler (Mercedes) et du groupe chinois Geely. Produit en Chine les véhicules Smart qui sont tous électriques n’ont plus droit au bonus gouvernemental de 4 000 €. Et cela même si ces modèles ne dépassent pas les 47 000 € à l’achat. C’est le cas de ce SUV coupé Smart #3 qui en finition la plus haute (Premium) avec le bloc de 272 ch et la batterie de plus forte capacité (66 kWh pour 62 kWh utiles) est affiché à 45 315 € (jusqu’au 31 juillet 2024, il est cependant possible d’obtenir une ristourne de 4 000 € sur le site du constructeur). Un tarif assez élevé qui permet de trouver aussi bien ailleurs avec davantage d’autonomie dans le clan des modèles à moteur thermique. Car malgré la batterie la plus grosse le SUV Smart #3 aura du mal à atteindre les 435 km d’autonomie revendiqués par sa fiche technique. Sauf en ville où l’on peut espérer atteindre les 400 km, mais sur la route même si les conditions atmosphériques sont idéales, on descendra rapidement sous les 300 km et même entre 200 et 250 km sur autoroute à 130 km/h.
L’autonomie réduite c’est le principal défaut de bon nombre de véhicules électriques qui auront du mal à satisfaire un gros rouleur ou tout simplement un automobiliste qui ne veut pas perdre du temps à attendre 30 minutes que la batterie voit sa charge passer 10 à 80 %. Avec le Smart # 3 qui accepte les 150 kW de charge maxi, c’est effectivement le temps qu’il faudra passer sur un superchargeur. En ce qui concerne les défauts de ce Smart #3, on peut citer également le petit volume de coffre (370 litres) qui n’est pas compensé par le « frunk » de 15 litres à l’avant qui accueille les câbles de recharge. Il y a aussi une direction peu informative et sur chaussée mouillée, quelques dérobades du train arrière à la remise des gaz peuvent surprendre. Pour le reste, ce modèle affiche un design élégant aussi bien à l’extérieur que dans l’habitacle. Les sièges avant sont accueillants et maintiennent parfaitement, même si l’on apprécie moyennement l’espèce de similicuir qui les recouvre. L’équipement avec cette finition Premium est complet avec la pompe à chaleur de série, un système multimédia réactif, un stationnement semi-automatique, une sono Beats avec 13 haut-parleurs… L’espace aux places arrière est généreux, on a de la place pour les jambes et la banquette est confortable. Sur la route les 272 ch sont bien suffisants et malgré les 1 810 kg de la bête le comportement routier est sécurisant, le roulis en virage bien maîtrisé tandis que la suspension filtre bien les inégalités de la chaussée. Reste cette autonomie réduite qui peut faire peur à beaucoup et c’est pourquoi nous leur proposons trois alternatives thermiques au Smart #3.
Le « contre-courant » avec une berline compacte « baroudeuse » haut de gamme : Audi A3 Allstreet, 35 TFSI de 150 ch, S tronic, finition Avus à 44 430 € (Malus écologique 2024 : 190 €).
Profitant de son restylage (léger) de mi-carrière, l’Audi A3 reçoit l’apport d’une nouvelle déclinaison baptisée Allstreet qui affiche un look « baroudeur » avec protections plastiques, barres de toit noires, skis de protection avant et arrière. Bien entendu, il ne s’agit pas d’un vrai SUV. Comme la plupart du temps les SUV ne circulent que sur la route ou en ville, cette Audi A3 Allstreet avec sa garde au sol relevée de 3 cm assurera sans problème les mêmes fonctions. Ce qui est bien avec cette auto c’est qu’elle est équipée d’un excellent châssis qui peut se montrer un peu joueur si on le désire. La direction est directe, précise et le train avant rivé au sol. On peut alors utiliser sans souci les 150 ch du bloc 1.5 TFSI, même si celui-ci sera plus à l’aise sur le couple qu’à hauts régimes où il se montre un peu bruyant et pas très sportif. Ce bloc affiche une consommation limitée et sur un parcours mixte, on ne dépassera pas les 6,5 l/100 km, et cela sans pratiquer d’écoconduite. Si l’amortissement est un peu sec, le confort de cette auto est d’un haut niveau et l’on bénéficie d’un bel espace à l’arrière, tandis que le volume de coffre est limité à 380 litres.
Le restylage de l’Audi A3 est assez léger puisqu’il concerne essentiellement la nouvelle signature lumineuse. La calandre est désormais plus plate et élargie, et on note aussi l’arrivée de deux nouvelles teintes métallisées. Dans l’habitacle, comme le principal grief à l’Audi A3 était sa présentation qui n’était pas totalement premium, chez Audi on a revu un peu cela avec des revêtements en polyester 100 % recyclé imitant le daim. Les aérateurs sont redessinés, l’éclairage intérieur revu, l’écran multimédia 10,1 pouces est de série tout comme le chargeur de smartphone à induction, les quatre ports de recharge USB-C qui se partagent entre l’avant et l’arrière. Sur les versions à boîte auto, le levier de vitesses disparaît pour une commande à basculeurs. C’est bien joli tout cela, mais cette A3 Allstreet dispose toujours de plastiques durs dans le bas du tableau de bord et de la console centrale qui ne font toujours pas premium. Et son tarif est quant à lui « premium » et toujours aussi élevé, mais comparable à ce que réclame la Smart #3.
Le « contre-courant » avec un SUV compact au design élégant : Mazda CX-30, 2.0 E-Skyactiv X de 186 ch (4x2), BVA6, finition Exclusive-Line à 39 300 € (Malus écologique 2024 : 983 €).
La marque Mazda est reconnue pour la bonne qualité de ses autos et leur fiabilité et pour son design « Kodo » (mot signifiant l’âme du mouvement en japonais) qui est d’une rare élégance. Le SUV compact Mazda CX-30 affiche ce beau design et si le modèle est né en 2019 et a été restylé (légèrement) l’an dernier il affiche toujours une belle modernité. Moins haut (1,54 m) que la plupart des SUV, on s’installe cependant à bord avec facilité et au volant on a l’impression de dominer la route sans pour autant être haut perché. On constate néanmoins que le design dynamique de ce coupé perturbe un peu l’habitabilité aux places arrière tandis que le coffre à bagages ne peut engloutir que 430 litres, ce qui est une valeur basse dans cette catégorie des SUV compacts. On s’en console avec une présentation intérieure que l’on peut qualifier de premium, une finition exemplaire avec une planche de bord aux lignes douces où seul l’écran multimédia de 8,8 pouces qui n’est pas tactile déçoit un peu.
Sous le capot de ce Mazda CX-30 on trouve un bloc quatre cylindres E-Skyactiv X de 186 ch qui malgré la puissance développée n’est pas connu pour sa sportivité. Et cela d’autant plus qu’il est associé à une boîte automatique à convertisseur de couple, qui n’est pas faite pour les accélérations pied au plancher, il faut mieux ne pas la brusquer pour profiter du confort zen de ce SUV CX-30. Il est par ailleurs bien aidé par un réglage de suspension optimal qui maîtrise la prise de roulis en virage et efface les inégalités de la chaussée. Si l’on conduit souplement on profitera de la frugalité du bloc moteur qui permet de ne pas dépasser les 6,6 l/100 km dans un silence de fonctionnement et de roulement dignes d’un modèle premium.
Le « contre-courant » avec un SUV Compact « pragmatique » : Skoda Karoq, 1.5 TSI de 150 ch, DSG7, finition Sportline à 43 120 € (Malus écologique : 983 €).
Le Skoda Karoq né en 2018 et restylé en 2022 et en fin de carrière, mais il conserve de bons atouts pour en faire une alternative crédible au Smart #3. Lors du restylage, la face avant a été redessinée sans que cela change totalement la physionomie du modèle. Les jantes et le béquet de hayon ont été revus, ceci afin d’abaisser le Cx du Karoq de 9 % (Cx de 0,30 désormais). À bord on découvre un combiné d’instrumentation numérique flatteur à l’œil, mais dont les nombreux affichages sont complexes. Il est souvent difficile de trouver la bonne disposition des informations même si l’écran multimédia est devenu plus réactif. L’ambiance intérieure fait la part belle aux matériaux recyclés, mais ils sont de qualité et la finition est correcte comme la qualité de l’assemblage. Avec cette finition Sportline du Skoda Karoq on a droit à des sièges sport chauffants qui maintiennent parfaitement, un volant cuir chauffant également et l’on trouve aussi pour moderniser l’auto des phares Full Matrix LED tandis que les jantes alliage sont en 18 pouces.
Avec le Skoda Karoq on apprécie le bel espace pour les passagers des places arrière et le volume de coffre qui affiche une belle capacité de 521 litres. Ce modèle est équipé d’un bloc essence 1.5 TSI Evo de 150 ch qui dispose d’un système de désactivation des cylindres en cas de faible demande de l’accélérateur. C’est ainsi qu’en pratiquant un peu d’écoconduite on arrivera facilement à une consommation de moins de 7 litres aux 100 kilomètres. Le Skoda Karoq dispose d’un châssis équilibré et des trains roulants bien guidés. On apprécie également la direction précise, le freinage efficace, et si l’on n’est pas au volant d’une berline compacte, la sensation de conduite est finalement assez proche. On choisira ce modèle pour emmener toute la famille en vacances.
Bilan
Si le SUV Smart #3 une bonne bouille cela ne suffira pas forcément à faire de lui le meilleur compagnon de voyage. Surtout si l’on envisage des déplacements longs qui nécessitent une bonne autonomie. Face à lui nos trois alternatives thermiques (Audi A3 Allstreet, Mazda CX-30 et Skoda Karoq) affichent plus de polyvalence et séduiront les gros rouleurs. Alors avant de passer à l’électrique il est préférable de bien jauger les avantages et les inconvénients de ce type de motorisation. L’achat d’un modèle thermique, tant qu’il est possible de le faire, peut être le bon choix.
« Le courant » : Smart #3 272 ch, batterie 66 kWh, finition Premium à 45 315 €.
Les avantages
- Les performances (0 à 100 km/h en 5,8 secondes)
- L’habitabilité à l’avant comme à l’arrière
- L’effort de présentation
- Le bon comportement routier
Les inconvénients
- Le tarif assez élevé et pas de bonus
- L’autonomie réduite sur autoroute
- Le volume de coffre limité
- La motricité sur le mouillé
Audi A3 Allstreet, 35 TFSI de 150 ch, S tronic, Avus à 44 430 € (Malus : 190 €).
Les avantages
- L’efficacité du châssis
- La direction directe et informative
- La bonne habitabilité
- Les performances correctes
- La consommation maîtrisée
Les inconvénients
- La finition qui n’est toujours pas premium
- La fermeté des suspensions
- Le tarif élevé (1 900 € de plus pour l’A3 Allstreet par rapport à l’A3 Sportback)
- L’insonorisation perfectible
Mazda CX-30, 2.0 E-Skyactiv X 186 ch, Exclusive-Line à 39 300 € (Malus : 983 €).
Les avantages
- La ligne dynamique
- La position de conduite entre berline et SUV
- Le comportement routier
- La consommation qui reste raisonnable
- Le confort
Les inconvénients
- La capacité du coffre dans la moyenne basse de la catégorie
- La boîte auto peu sportive
- L’habitabilité limitée à l’arrière
Skoda Karoq, 1.5 TSI de 150 ch, DSG7, finition Sportline à 43 120 € (Malus : 983 €).
Les avantages
- Le comportement routier sûr et plaisant
- La bonne habitabilité à l’arrière
- Le volume de coffre généreux
- La finition et les assemblages corrects
Les inconvénients
- Le bloc TSI un peu sonore lors des accélérations
- L’amortissement qui peut parfois être un peu sec
- Le style classique
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération