À la veille d'un nouveau rassemblement des gilets jaunes, Macron annonce un "nouveau cap" pour mardi
Phase 2 du plan des gilets jaune pour faire tomber la taxe carbone : "Tous à Paris, bloquons la capitale". Cependant, Emmanuel Macron réplique qu'il a "entendu", et annoncera un nouveau plan de transition écologique mardi prochain.
La mobilisation dure depuis une semaine. Une longue semaine, émaillée de blocages sur tout le territoire, d'incidents voire de drames. Mais une mobilisation qui s'essouffle quelque peu. Pour lui redonner de la vigueur, les quelques leaders qui malgré tout émergent ont proposé de rentrer dans la "phase 2" du mouvement.
"Tous à Paris" est le nouveau mot d'ordre. Deux principaux appels au blocage de la capitale sont lancés. Le chauffeur routier Eric Drouet et Frank Buhler, délégué de circonscription de Debout la France dans la Tarn-et-Garonne, sans se revendiquer ni l'un ni l'autre à la tête du mouvement se rejoignent dans ces appels. Le premier annonce "Il faut mettre le coup de grâce et tous monter sur Paris par tous les moyens possibles (covoiturage, train, bus, etc.) Paris parce que, c'est ici que se trouve le gouvernement!!!!". Le second encourage la même démarche : "Le 24 novembre, c'est Paris bloqué, le 24 novembre, c'est Paris ville morte. Vous devez tous, à pied, à cheval, et en voiture parcourir la totalité des rues de Paris. Répartissez-vous dans toute la ville".
De fait, l'événement relayé sur une page Facebook annonce à cette heure plus de 34 000 participants et 209 000 personnes intéressées. Combien seront là, on ne le saura que demain.
Mais déjà, le lieu de rassemblement prévu, la place de la Concorde, a été interdit de manifestation par le ministère de l'Intérieur. Le lieu est d'ailleurs depuis toujours interdit de manifestation. Mais un rassemblement a été autorisé sur le Champ-de-Mars, qui réunit, selon Christophe Castaner, ministre de l'Intérieur, toutes les conditions de sécurité. Cependant certaines voix, dont celle de Priscillia Ludosky, une autre représentante du mouvement, refusent cette alternative et appelle à conserver un point de ralliement "au cœur de Paris", vers le rond-point des Champs-Elysées. D'autres veulent tout de même converger vers la Concorde, vers 8h du matin, et n'enfiler leurs gilets jaunes qu'à un horaire bien précis, non communiqué. Enfin d'autres voix invitent à attendre une structuration plus grande du mouvement, aujourd'hui toujours désorganisé, pour monter sur la capitale.
Les sites sensibles de la capitale seront en tout cas protégés.
Il faut dire que les "gilets jaunes" ont un objectif précis. Faire tomber la taxe carbone, qui cristallise le mouvement, même si d'autres revendications autour du pouvoir d'achat et de la suppression de l'ISF, sont venues s'y greffer. Le prix du carburant, malgré une baisse sensible ces derniers jours, est toujours au cœur du débat. La prévision de relever les taxes de 6,5 centimes sur le diesel et de 2,9 centimes sur le sans-plomb au 1er janvier 2019 fédère la grogne.
Emmanuel Macron réagit et annonce un "nouveau cap"
Le président de la République, Emmanuel Macron, a-t-il finalement décidé d'entendre la colère des gilets jaunes ? S'agit-il simplement d'éteindre l'incendie ? Dans tous les cas, il semble que le chef de l'État ait décidé de prendre les choses en main. Selon un communiqué de l'Élysée publié jeudi soir, l'exécutif indique : "Nous avons reçu le message des citoyens. Il nous invite à aller plus loin. Pour qu'elle ne soit pas socialement inacceptable, il faut que la transition écologique, qui est nécessaire, soit juste, équitable et démocratique. Nous devons donc mobiliser tous ceux qui la rendront acceptable, pour ne laisser personne de côté"
Macron a indiqué qu'il annoncera, mardi 27 novembre "un nouveau cap pour la transition écologique", de nouvelles mesures, et des négociations sur tout le territoire pour la rendre "acceptable et démocratique".
"La transition écologique se fera avec les citoyens. Il y aura de l'argent, des débats et une méthode" résume l'Élysée en ajoutant qu'elle "...existe désormais dans le débat public. C'est la part la plus positive de la mobilisation des gilets jaunes, qui n'est pas contre la transition écologique mais veut qu'elle soit acceptable".
Et ce sera le ministre de la Transition écologique François de Rugy qui, à la suite des annonces du président, détaillera les mesures. On sait déjà, selon des informations de France Info, que la vignette poids-lourds sera reportée. Le but : éviter que les routiers se joignent massivement au mouvement. On connaît leur capacité de blocage...
Pas sûr qu'en l'état actuel, ces annonces suffisent à calmer la grogne. La mobilisation de demain en sera à nouveau un bon indicateur.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération