À Mirafiori, la Fiat 500e est à l'arrêt et les Chinois sont à l'affût
Le chômage partiel annoncé dans l'usine italienne au mois de février devrait se prolonger. Pour compenser le déclin de la petite citadine électrique et celles des Maserati, les chaînes pourraient rapidement assembler des Leapmotor.
Totalement débranché, comme c’est le cas en Allemagne, ou revu à la baisse à la manière française, le bonus en berne, fait plonger les ventes de voitures électriques ces derniers mois en Europe. Et le vieux continent, c’est justement le terrain de jeu favori de la Fiat 500 e, même si quelques modèles prennent le chemin de l’Amérique du Nord. Mais la petite Italienne est boudée par les clients.
Le chômage partiel jusqu'au 20 avril, au moins
Cette récession frappe en premier lieu l’usine de Mirafiori ou elle est assemblée, et qui est capable d'en fabriquer 80 000 chaque année. On sait que 1 250 salariés de cette unité de production sont au chômage partiel depuis le 12 février, mais une fuite organisée par le syndicat italien UILM ces jours derniers, laisse entendre que ce travail au ralenti se prolongerait au moins jusqu’au 20 avril. Soit plus de trois mois.
Et comme les soucis volent en escadrille, Mirafiori subit une autre baisse d’activité, puisque c’est aussi dans cette usine que sont assemblées les Maserati Ghibli, Quattroporte et Grecale, pas vraiment au top des ventes. Et voilà 1 000 autres salariés au chômage partiel pour les mêmes raisons que le manque de succès de la petite Fiat.
Et pourtant, la 500 e, jusqu’il y a peu, était la chouchoute du groupe. C’était même le VE le plus vendu de la galaxie Stellantis, damant le pion à la Peugeot e-208, en en remontrant même à Tesla dans plusieurs pays comme l’Italie, la Belgique ou l’Autriche.
Mais le vent a tourné pour l’électrique, au point ou le gouvernement de Giorgia Meloni, qui s’est pourtant affiché ouvertement anti-VE, commence à se préoccuper de la situation, et de la casse sociale que cette opposition pouvait engendrer à court terme. Alors Rome fait des appels du pied au Chinois Byd pour qu’il s’installe en Italie, Mais l’exécutif italien a également décidé de mettre la main à la poche.
L’administration centrale a en effet débloqué un fond de 950 millions d’euros, qui sera distribué sous forme de bonus aux particuliers et aux professionnels pour les inciter à acheter électrique. Comme quoi les convictions affichées se heurtent souvent au réel, même s’il est en contradiction avec des déclarations précédentes.
À Mirafiori, pourtant, comme au siège de Stellantis, on ne compte pas uniquement sur la manne gouvernementale, mais plutôt sur la Chine, et plus spécialement sur Leapmotor pour sauver les emplois, et faire revenir les salariés à plein temps. Les accords signés entre le constructeur de l’empire du milieu et Stellantis pourraient bien amener l’usine de la banlieue de Turin à fabriquer des T03 (la petite citadine leapmotor) et/ou le plus grand SUV C11. La décision ne serait pas encore prise, mais quelle qu’elle soit, elle permettrait au Chinois de contourner les lois européennes de plus en plus respectives concernant ces autos asiatiques, que ce soit au niveau du bonus franco-français, ou au niveau européen, avec les taxes douanières attendues dès le mois de juillet.
Autant dire que Leapmotor veut aller vite, et Stellantis aussi, même si les intérêts de l’un comme de l’autre, ne sont pas les mêmes, et sont même contradictoires en ce qui concerne le groupe franco-italien-américain dont le patron, Carlos Tavares, dénonce souvent les Chinois comme étant son pire cauchemar.
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