Achat automobile : pourquoi les options vont se faire plus rares
À l'avenir, les constructeurs vont moins laisser le choix dans les options, pour des raisons de normes… et de rentabilité.
Le poncif de la voiture allemande avec une liste d'options longue comme un jour sans pain sera-t-il bientôt du passé ? L'option pourrait bien être une espèce en voie de disparition dans le monde de l'automobile !
Bien sûr, à l'heure où les assistances à la conduite se multiplient, les marques ne comptent pas proposer des véhicules moins bien équipés ! C'est la manière d'intégrer et de vendre les équipements qui est en train de changer. Une des causes ? La norme WLTP.
Des options pèsent sur le malus
Par rapport à l'ancienne norme NEDC, la WLTP ne consiste pas uniquement à un test plus sévère pour donner des valeurs plus proches de la réalité. Un autre aspect important est la prise en compte des équipements pour le calcul des rejets. Il n'est ainsi plus question d'avoir une valeur de CO2 avec le modèle le moins bien doté. Désormais, chaque configuration donne un taux précis.
Les équipements en plus peuvent alourdir l'auto et détériorer l'aérodynamisme. Plus un modèle sera équipé, plus son CO2 sera élevé. Et dans les pays avec une taxation basée sur ces rejets, cela a désormais une grande importance. En France, le malus peut ainsi grimper en cochant des options. Le toit ouvrant, c'est par exemple en moyenne 2 grammes. Et quand on monte dans le barème, 2 g cela peut déjà rajouter quelques centaines d'euros.
Le client est pénalisé, mais la marque aussi. En Europe, les constructeurs doivent désormais respecter un quota de CO2 sous peine d'amende. Voilà qui peut pousser des firmes à faire une croix sur certains éléments, même si ce n'est pas un levier d'action très utilisé.
Simplifier l'homologation
C'est une autre conséquence de la réglementation basée sur les options qui va davantage inciter les marques à faire le ménage dans les catalogues. Le WLTP complique les homologations. Avant, une mesure suffisait à toutes les versions d'un moteur. Maintenant, il faut donner une valeur pour chaque configuration ! Cela avait d'ailleurs retardé la mise en application du WLTP pour le malus en France, les systèmes informatiques devant être adaptés à ces informations variables.
Pour se faciliter la vie, les constructeurs devraient ainsi simplifier les offres. Avec un autre atout : le tri des options facilite la prise de commande et la production. C'est d'ailleurs pour cela que la limitation des options est une habitude connue depuis longtemps chez les marques asiatiques.
Vous faire dépenser plus
Pour avoir des listes d'options raccourcies, une méthode fait son chemin : faire des packs qui regroupent un ensemble d'équipements. La technique a le bel avantage de pousser à la consommation, parce qu'on s'offre un pack plus cher que l'option seule que l'on visait au départ… ou parce qu'on est obligé de passer à la finition au-dessus. Ce qui colle avec la nouvelle priorité des marques : la rentabilité et non plus le volume ! Le but n'est pas de vendre "plus" mais "mieux" avec un critère devenu important : le mix produit. En clair, vendre les modèles les plus chers et donc ceux qui dégagent les meilleures marges.
Récemment, Renault n'a pas hésité à retirer la radio avec écran tactile de la dotation de série de la Zoé Life, le modèle d'accès. Et pas question de l'ajouter en option. Il faut ainsi passer directement au niveau Zen pour avoir cet équipement indispensable. Un changement assurément lié au fait que la finition de base, qui avait un bon équipement, se vendait trop bien !
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