3. André, de ses débuts en moto à son projet d'aujourd'hui
André, comment es-tu venu à la moto.
Tout simplement en faisant un peu de motocross, puis de l'enduro, j'ai fait des classiques, puis des raids en Afrique. Mon premier raid, c'était au Maroc avec un 650 XTZ en 96. Ce sont des raids « découverte » avec une organisation, je partais souvent avec Sud Expé, j'aimais bien la formule, on était assez libre, on avait beaucoup d'autonomie, il n'y a pas de compétition.
Ca permet d'être confronté aux différents types de terrains, d'avoir de la navigation, naviguer au GPS, rouler au road-book, ça permet d'acquérir de l'expérience et de découvrir, la Tunisie, la Libye, l'Algérie, le Maroc.
En quelle année as-tu fait ton premier rallye.
J'ai fait mon premier rallye en 2004, c'était au Maroc, le Shamrock, à l'époque sur une 640 KTM, qui m'a posé pas mal de soucis. Je roulais à peu près un jour sur deux. J'ai fait pas mal de mécanique, mais l'avantage de ce petit rallye, si on a des soucis sur une étape, on peut rouler le lendemain. C'est le coté convivial, ça permet de se faire une bonne expérience, et je suis reparti sur la deuxième édition pour moi du Shamrock et puis là, ça c'était pas trop mal passé, j'ai du finir sixième.
Avec la même moto.
Non, j'avais une 400 Suzuki, une DRZ, une moto d'occasion, une moto qui avait été préparée pour le Dakar 2001, c'est beaucoup plus fiable, en rallye, c'est important. La preuve, je n'avais pas la moto la plus compétitive au Shamrock et j'étais le premier trial à l'arrivée.
Ca roule bien, elle était bien préparée et puis c'est confortable, c'est pas violant, un peu lourd dans le sable, je transpirais un peu, ça manque un peu de puissance et dans le mou, c'était un peu difficile, mais sur les pistes rocailleuses, c'était assez confortable. Très bon souvenir.
Après ces rallyes d'entraînements, tu te lances sur le Dakar.
Oui, le premier devait être le Dakar 2008, j'étais présent à Lisbonne malheureusement quand l'édition a été annulée, et donc mon vrai premier a été le 2009 en janvier dernier.
Je roulais sur une 450 Yamaha WRF qui avait été préparée par HFP à Laval et je roulais déjà avec un carburant E 10, qui contenait 10% d'éthanol, puisse qu'elle avait un carburation classique.
Ton choix de rouler cette année sur une 450 BMW, qui est une moto nouvelle sur le marché, BMW débute sur ce créneau, peut étonner, je parle au niveau de la fiabilité.
En fait, il y a plusieurs raisons, peut-être sentimentale, on s'est bien entendu avec Hugo Payen, on s'est retrouvé tous les deux mis hors course.
On a parlé, Hugo m'a proposé de rouler BMW cette année avec lui, ça tombé bien puisque BMW, sur l'aspect technique, la moto a l'injection électronique, ce que ne possèdent pas les Yamaha cette année, pour l'enduro. Tout de suite, j'ai percuté sur la possibilité de rouler à l'éthanol en moto Flex Fuel.
Les concessions se sont bien investies et j'ai penché pour BMW.
Est-ce compliqué de monter un kit Flex Fuel sur une moto, y-a-t-il un problème de place.
Non, car c'est juste un petit boîtier gros comme une grosse boite d'allumettes. C'est après en terme de développement et de réglage, c'est un peu plus pointu.
As-tu eu une aide de BMW France pour cette mise au point délicate.
Non, c'est la concession Pays de Loire Moto de Nantes qui a œuvré pour la préparation, la vérification des organes mécaniques, pour tout ce qui est du réglage, c'est la société Flex Fuel, partenaire, qui s'en est occupée, ce sont les spécialistes pour régler le moteur qui peut donc rouler sans rien changer à l'éthanol ou à l'essence sans plomb 95 fournie par l'organisation.
Es-tu le seul à rouler à l'éthanol à moto cette année.
A moto, oui, il doit y avoir une voiture, un équipage Brésilien.
En janvier dernier, tu ne finis pas le Dakar, cette fois, le but est de rallier l'arrivée.
Oui, aller jusqu'au bout, prouver que cette moto est capable de faire les 9000 kms, le classement est secondaire. Sur la dernière édition, je fais un petite chute, et après avec les vibrations, je ne m'étais aperçu de rien, je perds toute la partie avant qui c'est désolidarisée de la moto.
C'était au début d'une des plus longues étapes, 800 kms, et après de longues séances de mécanique, grosse journée de galère, je n'ai pas pu rallier le bivouac dans les temps. J'ai été écarté très tôt dans le rallye.
Il te restait le problème de la logistique de ton carburant.
Alors là, j'emmène des bidons de E 85 acheté en France et que j'ai casé à droite, à gauche. Pour le reste je suis en contact avec le Brésilien qui roule en voiture avec du E 85, je vais voir avec lui.
Merci André, je te souhaite beaucoup de réussite.
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