Assurances : l'offre conduite connectée est recherchée
Au départ, c’était loin d’être évident : imposer à l’automobiliste un boîtier dans sa voiture révélant les secrets de son mode de conduite. Une intrusion synonyme de violation d’une intimité, une griffe au sentiment de liberté. Des principes qui n’ont pourtant pas tenu longtemps face aux potentielles réductions tarifaires proposées par la suite. Une découverte pour les sociétés d’Assurances et un pari qui est en train d’être gagné pour celles qui ont été les précurseurs.
La formule « pay as you drive », ou payer comme vous conduisez ne devrait plus tarder à faire florès dans les cabinets d’assurances. Chez Axa ou encore chez Allianz, la recette est maintenant bien connue et on s’en félicite. Chez les derniers cités, on revendique par exemple pas moins de 500 contrats de ce type par semaine. La même compagnie annonce 16 000 contrats de ce type souscrits dans son portefeuille.
« Nous sommes clairement entrés dans une phase d’industrialisation de cette offre » précise Delphine Asseraf, Directrice digitale, marque et communication pour l’assureur en France. Le système repose sur un boîtier TomTom que le conducteur encastre sous son volant et qui relève ses données de conduites : intensité du freinage, accélération, prise d’angle dans les virages… Les résultats sont récupérés par l’assureur grâce à une connexion par téléphone portable, et la compagnie ajuste chaque année la prime à payer. L’autre compagnie citée, qui a lancé un système similaire, préfère pour sa part un ajustement carrément mois par mois.
Certes pour quels avantages ? D’abord, assure-t-on, il n’y a pas de sanctions : les tarifs ne jouent qu’à la baisse. Il n’y a pas d’augmentation pour les adeptes de la conduite énergique. Sinon, l’économie peut aller jusqu’à 30 % du prix initial pour les bons élèves. Une valeur qui concernerait seulement 1 % des assurés qui ont choisi cette formule. La baisse moyenne s’établit à 15 %.
Avec ce dispositif, l’assureur entre dans l’habitacle de la voiture ce qui lui permet de récolter des données et d’optimiser le contact avec son client. « Nous sortons de la modélisation pour nous appuyer sur une description précise des conditions d’utilisation du véhicule », relève François Nédey, directeur technique pour les assurances de biens. Mieux, les souscripteurs consultent souvent leur appli si bien que l’on entre en relation avec son assureur autrement que par le biais du sinistre. Qui n’est pas forcément la meilleure conjoncture pour affermir les relations.
Enfin, les précurseurs ne cachent pas que leur audace fera d’eux les leaders de demain : « le fait d’être parmi les premiers entrants sur ce marché permet d’amasser une masse de données sur les souhaits et les comportements des clients, et de conserver un temps d’avance », relève Delphine Asseraf. Les assureurs ne pourront d’ailleurs bientôt plus faire l’impasse sur ce nouveau segment. Une étude du cabinet Deloitte publiée ce 15 novembre, indique que d'ici à 2020, l'assurance automobile connectée en Europe dépassera les 15 milliards d'euros, soit 17 % du marché.
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