Astuce de pilote: les premiers tours...
Après notre premier opus concernant le départ, nous allons aujourd'hui nous intéresser au second tome de notre trilogie : comment réussir ses premiers tour de circuit… ?
Pour répondre à cette question, rien de mieux que les conseils d'un vrai pilote… et, c'est Alexis Michel, champion de France 2007 en SBK 125, qui s'y colle… en nous dévoilant certains de ses petits trucs bien utiles…
A TOI ALEXIS…
On va s'appliquer à bien réussir le premier tiers de course afin de conserver ou améliorer sa place sur la grille, car c'est lors de ce premier tiers que tout va se jouer.
Ensuite, on gagnera (ou perdra) une ou deux places, guère plus, c'est en général comme ça que ça se passe (bien sûr, on a pu voir Rossi partir dernier et faire un podium, mais là on est dans le surnaturel…).
La base bien sûr, c'est de bien piloter, être concentré sur ses repères de freinage, ses trajectoires…
Parallèlement à ça, il y a des choses très simples à connaître et avoir en mémoire…
… C'est facile et ça peut rapporter gros !
CE QU'IL FAUT FAIRE…
- Impressionner les concurrents au freinage, « montrer la roue ». Une fois sur deux ça marche, on vous laisse passer (attention ne pas faire ça à Stoner, il n'est pas impressionnable).
- Rentrer fort dans les virages, quitte à être moins bien à l'accel. Dans le premier tour (après non), en paquet ça paie, tout le monde se gène, et celui qui est devant en entrée de virage ressort premier la plupart du temps.
- Respirer dans les bouts droits. Il faut le faire « volontairement », le cerveau fonctionne mieux, on est plus vif et ça évite des erreurs idiotes dues à la fatigue en fin de course.
- Prendre TOUTES les aspirations, même quand on s'apprête à passer une moto plus lente (il y a toujours un gain, même minime). Et la victoire, c'est une affaire de millièmes parfois.
- Observer les autres: la position idéale est dernier d'un paquet serré de 3 ou 4, on voit les points forts des autres et en bon élève, on les copie, on voit leurs points faibles qui aideront à les battre ensuite quand on voudra les passer.
- Regarder dans les yeux un pilote à qui on « fait l'aspi » dans le bout droit (au prochain freinage, il ne viendra pas vous chercher).
- Contrôler les « échappées »: attention à celui qui s'échappe du groupe, il va faire le trou rapidement et si on attend il sera irrattrapable. Il faut immédiatement doubler les pilotes devant soi et partir à sa poursuite.
- Quand on double quelqu'un, il faut le faire franchement. Sur les deux tours suivants, il faut faire des chronos « d'homme ». Dans ce cas, normalement, il ne suit pas (il se dit qu'il ne peut pas, ou il essaie, se fait un gros travers et jette l'éponge).
…ET NE PAS FAIRE…
- Pas de trajectoires trop élargies dans le premier tour: là on n'est pas en train de faire un chrono « en solo » comme aux essais, on est dans un paquet (sauf si on a fait le Holeshot), et si on élargit trop sur une trajectoire idéale, certains vont se glisser à l'intérieur; et alors, deux risques : il est en vrac et gène pour « l'accel » en sortie de virage, pire, il se loupe et vous emporte… «La course s'arrête là ».
- Ne pas utiliser ses repères de freinage et accélération « sans réfléchir ».
En bagarre de début de course, on passe au moins trois fois par tour sur une trajectoire différente de celle que l'on connaît. On n'a plus autant de largeur de piste à disposition. La même accélération deux mètres hors de la trajectoire se finit souvent par un « hi-side ».
- Faire le « professeur » : les cinq premiers tours en tête d'un paquet serré de quatre pilotes, sans faire le trou. On est certain que les plus malins vont tout observer, et même si on était plus vite qu'eux aux essais, ils vont apprendre et gagner les dixièmes de secondes qui auraient pu faire la différence.
- Se retourner : bien sûr, dans certains cas (rares) ça peut servir, mais en baston, c'est un signe de crainte, et cette faiblesse sera exploitée dés le prochain freinage, votre poursuivant se sentira plus sûr de lui et vous « pointera la roue ».
Concrètement, ça n'apporte rien, ça distrait, ça ne fait pas aller plus vite. Signaler les écarts c'est le boulot du team (ils panneautent).
- Taper dans ses pneus : des bagarres mal gérées de début de course usent prématurément les pneus, ça coûte très cher en fin de course.
Voilà, normalement vous vous retrouvez détaché « 4 dixièmes » devant le groupe. Maintenant, il faut s'appliquer, faire des tours « au millimètre » jusqu'à la fin…
PROCHAIN CHAPITRE
Nous verrons la prochaine fois comment gérer la course devant !
MERKKI
Un grand merci à Alexis pour son aide indispensable permettant de faire ce sujet…
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