Au secours, mon moteur va rendre l'âme !
Vous en êtes très content de votre « vieille auto ». Elle appartenait à vos parents voire à vos grands-parents, et elle tournait comme une horloge malgré ses plus de 400 000 km. Seulement voilà, maintenant, elle cafouille, elle a du mal à avancer… Le moteur serait-il en train de rendre l’âme ? Différents symptômes peuvent vous permettre d’identifier le problème et de tirer les bonnes conclusions.
Depuis quelque temps le moteur a du mal à démarrer, vous sentez qu’il est plus lent à réagir et vous avez l’impression que l’accélération est poussive… Pourtant, vous l’avez fait réviser régulièrement, les filtres sont neufs et le garagiste ne vous a rien signalé de particulier. Le turbo ou le moteur serait-il fatigué ?
Des symptômes clairs et nets
Le premier signe d’un moteur au bord de l’épuisement est le voyant « Check Engine » du système de diagnostic de l’ordinateur de bord. Si ce voyant de contrôle d’alerte s’allume mieux vaut faire réaliser un diagnostic complet de l’état du moteur par le garagiste ou le concessionnaire.
Sur des véhicules plus anciens qui ne disposent pas d’ordinateur de bord et donc de « Check Engine », plusieurs facteurs peuvent vous alerter sur l’état général de la motorisation :
- des bruits étranges semblent sortir de dessous votre capot. Le moteur « cogne », « claque », « siffle » ou encore « cliquette ».
- Le bruit de la rotation est devenu irrégulier et sporadique.
- Vous laissez une traînée d’huile derrière vous à chaque fois que vous sortez du garage.
- Vous manquez de puissance à l’accélération qui devient poussive.
- L’échappement recrache une épaisse fumée bleue, signe que les gaz ne sont plus brûlés mais évacués directement dans l’atmosphère.
- L’échappement « fume » blanc, ce qui peut indiquer que de l’eau ou du liquide de refroidissement passe dans le carter.
- La température du moteur augmente en permanence au-delà de 90°C et ne redescend que peu ou prou.
- Votre consommation de carburant augmente exagérément.
Un moteur qui « cogne » ou qui « claque »
Ce phénomène peut être le signe de pièces usées dont le jeu est devenu très important du fait de leur usure, ou encore cassées. Il peut s’agir d’une bielle défectueuse, ce qui peut tuer le moteur purement et simplement, surtout si le bruit s’accompagne d’une rotation irrégulière. C’est ce que l’on appelle « couler une bielle ».
Un sifflement par contre est souvent le signe d’une banale prise d’air ou d’une courroie détendue. Attention toutefois, si le moteur a tendance à « freiner » brutalement ou à devenir poussif, il se peut que la prise d’air concerne une durite de suralimentation du turbo.
Ce qui à terme entraîne au mieux un encrassement anormal et important du moteur jusqu’au Fap qui va se boucher et qu’il faudra également changer. Il se peut également que votre turbo ne soit plus suffisamment lubrifié, ce qui peut vous obliger à le changer si vous attendez trop longtemps pour vous en inquiéter.
Si le sifflement s’amplifie, il peut s’agir d’un galet tendeur usé ou grippé ce qui entraînera une casse de la courroie de distribution et, de là, des pistons et des soupapes.
Des cliquetis, surtout à l’accélération, peuvent être le signe d’une détérioration moteur due à un carburant inapproprié ou de mauvaise qualité qu’une voiture ancienne ne supporte pas.
Le moteur ne tourne pas rond
Si, lorsque vous conduisez, vous avez l’impression que le moteur « ne tourne pas rond », produisant un bruit en léger décalage plutôt que son ronronnement habituel, vous avez le choix entre trois principales options : tester et remplacer si besoin les bougies d’allumage, vérifier l’arrivée et la pression du carburant, ou encore démonter/nettoyer le débitmètre d’air, si vous êtes un assez bon mécano. Dans le cas contraire, et si le phénomène perdure, faites réaliser une mise au point à votre moteur.
Fuite d’huile à déterminer
Le voyant d’huile s’allume faiblement ou se met à clignoter. Votre pression d’huile est insuffisante. Si, de surcroît, vous avez trouvé des taches d’huile là où vous garez votre auto, vous avez toutes les chances d’être confronté(e) à une fuite d’huile. Mieux vaut faire vérifier l’ensemble du moteur avant de risquer de couler une bielle !
Si la fuite d’huile s’accompagne d’une odeur de brûlé, il s’agit sans doute d’un turbo fatigué. Une lubrification insuffisante du fait d’un manque de pression d’huile, allié à un turbo usagé, va créer des fuites d’huile qui va alors de répandre sur le bloc-moteur. La chaleur du moteur va transformer cette dernière en friture, d’où l’odeur de brûlé à l’intérieur de l’habitacle, et peut même, dans certains cas, prendre feu.
Vous manquez de puissance
Un moteur qui devient poussif, qui cale. Un véhicule qui « tremble » à grande vitesse ou a du mal à « grimper » la côte est signe d’un problème interne. Là encore, il est impératif de cocher la case « diagnostic » chez le garagiste.
L’échappement recrache une épaisse fumée
L’échappement c’est un peu « l’intestin » de la voiture. La couleur des fumées vous donne une idée précise du problème :
- une fumée noire indique que la combustion du moteur se fait mal ce qui entraîne une consommation plus importante de carburant. L’apparition d’une fumée noire peut être due à des injecteurs défectueux ou encrassés, un filtre à air percé qui ne filtre plus rien, un retour de carburant difficile via une conduite bouchée ou encore de capteurs défectueux ;
- une fumée bleue traduit souvent le fait que le moteur brûle de l’huile à cause d’une fuite dans la chambre de combustion. Le phénomène peut être dû à des joints de valve usés, des segments de piston abîmés ou des éléments du moteur simplement en fin de vie ;
- une fumée grise peut être provoquée par une consommation d’huile trop importance, une vanne PCV déficiente ou des problèmes avec l’huile utilisée ;
- une fumée blanche indique souvent un problème de joint de culasse.
Moteur cassé… pourquoi ?
Il est rare qu’un moteur « casse » véritablement mais il existe deux principaux cas où ce dernier peut définitivement rendre l’âge : la rupture d’un joint de culasse et celle de la courroie de distribution.
Un joint de culasse qui lâche et c’est la casse-moteur ! Dans la plupart des cas il faudra changer ce dernier. Un joint de culasse usagé n’assure plus l’étanchéité indispensable de la culasse. Par conséquent, l’huile et le liquide de refroidissement vont se mélanger, provoquant la sortie d’une fumée blanche à l’échappement.
Une sorte de « mayonnaise » grasse va se former à l’intérieur du moteur jusqu’à bloquer les pistons et détruire le moteur. Pour savoir si vous avez un problème de joint de culasse retirez la jauge à huile, si de la mousse s’échappe de la canalisation, c’est très mauvais signe. Pour éviter cela, il est impératif de faire vérifier la compression et le joint de culasse dès que la température du moteur affiche quasiment en continu + 95 °C. Si vous passez en zone rouge, arrêtez-vous immédiatement et appelez une dépanneuse !
La courroie de distribution, aussi étonnant que cela puisse paraître, est une pièce d’usure qui doit être changée environ tous les 75 000 à 160 000 km, selon les constructeurs et le type de courroie. Une courroie qui « casse » peut endommager irrémédiablement l’arbre à cames et les soupapes.
Dans le cas d’un moteur cassé, il arrive que ce dernier soit réparable à condition de changer les pièces hors d’usage ce qui vous coûtera de 1 000 à 5 000 € en fonction de la gravité des dégâts. Dans d’autres cas, si le coût des réparations est trop élevé vous pouvez également choisir de faire un « échange standard » du moteur. Là encore, un petit moteur coûte de 1 500 à 3 000 € mais peut aller jusqu’à 4 500 € et plus s’il s’agit d’une Audi, d’une Mercedes ou d’une BMW. Si vraiment votre véhicule à « fait son temps », et que le remplacement du moteur vous coûte plus cher que n’en vaut la voiture, mieux vaut peut-être tout simplement la changer.
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