Qu'on se le dise, l'été sera débridé. Non, rien de sulfureux là-dedans, mais pour les motards, la période sera propice à profiter des watts d'un brêlon trop longtemps étouffé. Oui, la loi des 100 chevaux est passée de vie à trépas et la rétroactivité du débridage des motos est même possible.
André Lecondé
Lui écrireIl a quitté HJC en mauvais termes après une saison 2015 marquée par deux incidents séparés dans le temps et l'espace. Une mousse intérieure détachée et de la buée qui ne l'ont pas empêché d'être titré. Celui-là est un Jorge Lorenzo qui après une fin en queue de poisson avec l'enseigne coréenne s'est jeté à l'eau avec le Français Shark.
Marc Márquez avait promis au vice-président du HRC Nakamoto qu'il saurait se résigner à marquer des points plutôt que de tenter l'impossible avec une moto pas encore au niveau. Ce dernier était absent au Mans. Est-ce la raison de sa chute après une attaque trop prononcée ?
Jeu set et match pour un Jorge Lorenzo au Mans qui a tout raflé. Y compris la tête du championnat du monde après une victoire sans appel. Oubliée la déconvenue de Jerez, et ce d'autant plus que Marc Márquez est parti à la faute. Le Champion du Monde en titre a fait plus que se relancer dans la Sarthe.
Le Grand Prix de France Moto a battu un nouveau record d'affluence pour son édition 2016. 195 450 spectateurs, dont 99 053 uniquement ce dimanche, se sont donnés rendez-vous sur le circuit Bugatti pour vivre la manche française du Championnat du Monde MotoGP et acclamer les victoires de Jorge Lorenzo en MotoGP, qui conserve son titre au Mans, Alex Rins en Moto2 et Brad Binder en Moto3.
Valentino Rossi n'était pas en mesure de renouveler sa démonstration de Jerez. Alors, au Mans, il l'a joué au métier pour retirer le maximum qu'il espérait : la place de dauphin derrière l'intouchable Jorge Lorenzo mieux parti que lui dès le vendredi. Avec la chute de Márquez, c'est tout le championnat qui est relancé.
Ce Grand Prix de France aura été un succès non seulement pour les organisateurs heureux de leurs 195. 450 spectateurs recensés sur le week-end et restés au sec sous un ciel clément, mais aussi pour les pilotes jouant le titre mondial. Ainsi, Lorenzo a dominé et profité de la chute de Márquez, Rins a fait de même en constatant la chute de Zarco.
C'est original et c'est la bonne occasion pour à la fois titiller la nostalgie des mordus de toujours tout en convertissant les jeunes récalcitrants. Le jeu vidéo a de multiples fonctions et Ducati l'a bien compris. Avec cette initiative osée : faire de ses 90 ans un opus ludique qui fera passer de la manette au guidon.
Marc Márquez a appris à subir et jouer placé. C'est d'ailleurs lui qui mène le Championnat. Ceci dit, on le sent bouillir et espère retrouver les jours où il pourra libérer ses instincts d'attaquant. Au Mans, ce n'était pas encore le moment mais en bon prédateur, il saura demain, en course, saisir la moindre opportunité.
Sur la sellette chez Ducati depuis que Jorge Lorenzo est assuré d'intégrer les rouges l'an prochain, Andrea Iannone doit prouver qu'il sait fait autre chose que couper en deux son équipier. Lors des qualifications du Grand Prix de France, il a montré qu'il était opiniâtre en sautant sur sa moto de réserve à trois minutes du drapeau à damiers après une chute dont il n'est pour rien.