Pour la cinquième fois consécutive sur son tracé de Phillip Island mais aussi pour la cinquième fois de la saison, Casey Stoner s'inscrit sur la position de pointe de la grille Moto GP. Un Australien qui souffle donc à force 5 sur ses terres qu'il balaie d'une domination sans partage depuis l'entame des hostilités.

Voici une nouvelle démonstration destinée à vous persuader que le marché de la moto appartient à présent à celles qui ont tout d'une grande. Et qu'importe si le salon de Milan prend des airs de rendez-vous de la maquette à l'échelle 1. Le fait est là, les petits cubes tiennent leur revanche.

Il y aura un anniversaire à fêter du côté du salon de Milan cette année. Et c'est chez BMW que les bougies seront soufflées puisque le blason à l'hélice sera heureux de partager le gâteau bavarois pour les trente ans de sa K 1300. Eh oui, la K 100, c'était déjà en 1983 et avant la S 1000RR, c'était sur cette base que se conjuguait le sport teuton.

Avec l'attribution du titre mondial de la catégorie il y a une semaine en Malaisie, on aurait pu penser que cette course de Moto 3 en Australie allait se montrer ennuyeuse. Que nenni, et cette heureuse conjoncture tient au retour d'un Maverick Vinales qui a beaucoup à se faire pardonner et s'est donc mis en tête de gagner.

Cent fois sur le métier Pol Espargaro aura remis cette année son ouvrage. En vain, néanmoins, puisque Marc Marquez n'est, ce week-end, qu'à deux longueurs d'un titre mondial. Mais le pilote de Sito Pons reste imperturbable et prend pour la gloire en essais libres, ce qu'il ne peut concrétiser en course : soit la place de leader.

Casey Stoner, en ce premier jour du Grand Prix d'Australie a démontré toutes les vertus roboratives de l'air du pays à un convalescent. Hésitant depuis son retour à la compétition après sept semaines de sevrage suite à une cheville blessée puis opérée après sa violente chute aux qualifications d'Indianapolis, le double champion du monde a apparemment recouvré ses sensations sur son tracé fétiche de Phillip Island.

C'est l'épilogue d'une histoire aux sources dramatiques. Une épopée commencée en mars de l'an dernier après l'effroyable colère de dame nature sur un Japon qui, en quelques heures, a perdu 15 000 de ses compatriotes, engloutis par un tsunami provoqué par un séisme.

La voici cette nouvelle famille CB500 annoncée par le premier constructeur mondial. Une fratrie aux ambitions bien plus grandes que le cubage avancé, qui assure qu'elle arrive à point nommé dans un marché traumatisé car aux repères fracassées par la conjoncture économique d'un côté de la planète et par l'éveil de pays avides de motos de l'autre.

Le devoir de mémoire avait été accompli en Malaisie lorsque, sur le côté du virage n°11 d'un tracé de Sepang sur lequel il aura parcouru les dernièrs mètres de son existence, une stèle a été inaugurée gravée de son nom.

La nouvelle vague du « down sizing » qui a déjà déferlé dans la production automobile vient lécher de manière de plus en plus ostentatoire les rivages de l'univers de la moto. Une conjoncture on ne peut plus logique puisque la démarche permet de répondre à la fois aux marchés émergents au potentiel de croissance alléchant, et aux marchés d'une zone économique étranglée, a contrario, par la crise économique.