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AVIS CHRYSLER VOYAGER 3

(de 1997 à 2009)

Dernier avis :

Je possède un Chrysler Voyager 2.4 de 147 chevaux en boite manuelle à 5 rapports, totalisant 177400kms. Rentrons dans le vif du sujet avec la partie mécanique : le moteur est un gros 4 cylindres à 16 soupapes, que l'on par ailleurs dans la gamme Chrysler de l'époque, notamment dans le PT Cruiser. De par sa conception, il délivre tout son potentiel dans les tours, terrain où il offre des reprises tout à fait satisfaisantes ; à l'inverse en revanche, il se révèle très creux en dessous de 2500 tours minute, d'autant pénalisé par le poids de la caisse. Le problème est qu'il est accolé à une boite de vitesse excessivement longue. Si celle-ci permet d'optimiser la consommation à vitesse stabilisée sur autoroute, elle se révèle pénible à l'usage hors des voies rapides, obligeant à jouer en permanence du levier de vitesse sans réellement permettre un équilibre entre surrégime et sous-régime, ce qui impacte les performances comme la consommation. D'ailleurs, on comptera entre 8l/100kms en cycle extra-urbain, et 16l en 100% ville. Si on excepte ce groupe motopropulseur clairement inadapté à l'engin, la conduite se révèle dans l'ensemble très agréable, en particulier pour une voiture aux standards américains. La direction est plutôt précise, l'amortissement parfaitement dosé, et les prises de roulis en virage plus que correctes pour un gros monospace. Les 4 freins à disque couplés à l'ABS procurent un freinage efficace, et l'expérience globale de conduite donne une sensation de sécurité particulièrement rassurante. D'un point de vue aspect et design extérieur, le Voyager est le cliché de la voiture de la "soccer mom" bien connu outre-atlantique : un monospace au style fonctionnel et sans fioritures, dans la veine du bio design aux formes rondes qui dominait les créations automobiles des années 90 et 2000. Et si elle est l'incarnation de l'auto banale aux USA, son look atypique pour nos contrées lui donne un charme indéniable, qui plaira à celui qui veut se démarquer au milieu de la circulation. À l'intérieur, même constat : on retrouve les codes des voitures américaines de l'époque, avec ses formes arrondies omniprésentes et ses afficheurs fluorescents au look rétro. Si l'aspect général donne également cet aspect dépaysant, les plastiques cheap sont légion, et ils vieillissent mal, très mal. En particulier le vinyle de la partie haute du tableau de bord, qui se décolle sous l'effet de la chaleur et des UV, donnant un résultat particulièrement disgracieux. On notera également le traditionnel ciel de toit décollé, auquel peu d'exemplaires échappent. En revanche, une fois installé à bord, on peut enchaîner les kilomètres en toute sérénité. La position de conduite est très bonne : pas trop camionnesque, on domine la route à travers les larges surfaces vitrées. Les sièges avant, bien que manquant de maintien latéral, sont d'un confort absolu, et possèdent tous deux un accoudoir rétractable qui tombe pile sous le coude, tout comme les renfoncements intégrés aux panneaux de portes de l'autre côté. À l'arrière, les passagers ne sont pas en reste : la deuxième rangée offre deux sièges indépendants avec accoudoirs également, et une banquette à trois places occupe le coffre. Le confort est identique, avec la possibilité de régler l'inclinaison du dossier et, petit détail bien américain, la deuxième rangée bénéficie de porte-gobelets intégrés. Si l'on enlève les sièges arrière, au prix de gros efforts physiques malgré les roulettes intégrées facilitant la dépose de ces derniers, on se retrouve avec un volume de chargement très conséquent : environ 2m10 de long sans avancer les sièges avant, pour 1m20 de largeur au point le plus étroit du coffre. De quoi sacrément dépanner pour des déménagements improvisés, et également une belle base pour faire un minivan aménagé un peu original. Côté fiabilité, pour peu que les entretiens aient été suivis, le Voyager 2.4 est solide. Le gros défaut de mon exemplaire actuellement est un claquement au niveau des poussoirs hydrauliques à froid, rien de gênant mais assez désagréable à l'oreille. Attention également à des faiblesses de la courroie de distribution qui peut céder de manière prématurée ; heureusement, il s'agit d'un moteur non-interférent, ce qui signifie qu'en cas de rupture de la courroie, les pistons et les soupapes ne peuvent pas se toucher, ce qui exclut théoriquement le risque de casse moteur : une courroie neuve et ça repart, ce qui est assez rare pour être souligné. Aussi, avis aux mécaniciens en herbe souhaitant débuter en la matière, le Voyager est votre ami : l'espace laissé par ce "petit" moteur pour travailler et la disposition des éléments stratégiques vous permettra d'effectuer des opérations d'entretien courant telles qu'un changement de filtre à huile ou à air comme un jeu d'enfant. En revanche, pour des opérations plus complexes telles qu'un changement de distribution et de pompe à eau, les choses se corseront, mais rien d'insurmontable pour peu que vous soyez équipés d'outils appropriés. En bref, ce Chrysler Voyager 2.4 est un véhicule atypique et attachant qui s'avère robuste, confortable au possible et d'une versatilité à toute épreuve. Pour autant, son ensemble moteur-boite est clairement sous-dimensionné. Vous vous en accommoderez si vous êtes du genre à rouler cool et souhaitez une boite manuelle comme moi ; dans le cas contraire, visez plutôt le V6 qui sera beaucoup plus souple à l'usage. Bonne route !

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